Novels - Mirror Dog Ils remettent ça. Deux ans et demi après un excellent Savior sorti chez le label YR Letter Records du regretté Matt Showman (tu nous manques mec...), les Novels reviennent avec un nouvel album, remontés comme des pendules, marqués par cette épreuve et une envie d'expulser leur colère intérieure comme la mélancolie qui l'accompagne face à la cruelle injustice du destin. Le résultat a pour titre Mirror dog, sort en totale autoproduction (le label du groupe sera sans doute à jamais YR Letter Records même s'il a disparu avec son fondateur) et dès les premières secondes, imprime sa marque. Rock, métal, alternative, mélodique, surpuissante, émotionnelle... on en prend plein les écoutilles et le groupe met tout ce qu'il a en lui pour fracasser les enceintes

Deftones... l'ombre du cinq majeur de Sacramento continue de planer sur les Manceaux qui ont pourtant suffisamment de talent pour s'affranchir de l'ombre des américains et poser d'entrée de jeu sur la platine un "Ghost 1 Am" à l'émotion brute, contaminatrice. Un premier aperçu idéal de ce Mirror dog qui va ensuite commencer à distribuer les baffes. Avec "Beware landslide" d'abord, "Got no brain", ensuite, "Sorry" enfin... sauf que c'est cette fois une balade rock dans la plus pure tradition... Deftonienne. Oui évidemment, sauf que cela sonne toujours aussi bien qu'à l'accoutumée chez les Novels. Pour les deux premiers cités : riffing à l'efficacité implacable, mélodies du feu de dieu, coolitude incandescente, gimmick rock foudroyant et charisme à revendre, les gaziers ont beau n'être toujours que trois, ils déploient une énergie folle et ça fonctionne à plein volume.

Un artwork à l'imagerie "zombie" (c'est à la mode) et série B cinématographique, le bien nommé "Left for dead" déboule et fait office de single évident. Avec tout le calibrage d'efficacité que cela comporte... sans les clichés inhérents à l'exercice dans le cas présent. On appelle ça faire le job. Surtout quand les frenchies enchaînent avec une très agréable deuxième ballade, au titre complètement guimauve ("Don't breaky my heart") mais au contenu qui ne l'est pas tant (même si parfois un tantinet quand même). Pour être sûr de retrouver sa virilité après un titre qui ne restera certainement pas dans les annales de sa discographie, le groupe enquille derrière un "What's funny" complètement furibard et tout aussi décomplexé. Du fun en barres et du cool par palettes entières, Un gros son qui claque dans les enceintes en prime, le groupe se lâche et comme il a encore des choses à dire, en remet deux ou trois couches derrière (un excellent "Build a wall", un "Supernova" aux deux facettes) avant un "Farewell to the sound" final qui respecte à la lettre cette esprit fin des 90's/début des années 2000 surboosté par un feeling nu-rock/métallique surpuissant. Jolie démonstration.