Ceux qui possèdent The Funky way of life risquent d'être surpris. Mais de toute manière pas déçu. Notorious 2002 est de retour dans nos belles contrées de Lorraine et dans toute la France avec un nouvel album, La machine. Eux qui ne faisaient plus beaucoup de bruit sont nous reviennent avec une magistrale claque pour celui qui pensaient que la formation nancéienne était en baisse de régime, voir pire... Mais non, Notorious, après des centaines de concerts et deux ans sur la route pour une tournée marathon, est prêt à nous redonner du plaisir et à nous faire suer. Comme à son habitude. Mais Notorious version .02 est une contradiction : le groupe a changé, le style a évolué mais en même temps, on retrouve toujours ce grain de folie et cette touche caractèristique à la Noto Family. Après leurs années funky rock avec clavier et l'introduction de cuivre, les Noto ont supprimé ces derniers instruments pour se retrouver avec la base la plus rock 'n' roll qu'il soit : guitare, basse, batterie, chant. Après une aventure avec Félicien à la caisse, Notorious semble avoir trouvé la stabilité avec Meriem, nouvelle batteuse de choc, qui a enregistré deux morceaux sur le nouvel album des Noto. Du fait du changement de line-up, le style du groupe a viré efficacement vers ce qu'ils appellent le funkcore, mélange de funk et de...core, evidemment. Et tout au long des 11 titres de La machine, la fusion énervée rencontre des passages funky beaucoup plus lourd. La preuve, le début de l'album avec ce rythme très lourd et très noir, suivi de cette rythmique funky toujours excellement joué. "Dogme" caractèrise bien le groupe: énergie, vivacité, efficacité, recherche dans le riff. Et il y a toujours la basse très libre, la guitare acrocheuse et le chant innimitable et maintenant familier qui, dans ce nouvel épisode discographique du désormais quatuor, est totalement interprété en français. Un nouveau signe de maturité pour un groupe qui hésitait pendant l'exercice du premier LP entre chant dan snotre si jolie langue et des textes anglais. Dans la track-list, on retrouve pas mal de morceaux issus de leur maquette qu'on retrouvait en concert et que le groupe a pris le temps de faire évoluer sur scène, et qui sont donc familiers pour celui qui suit Notorious en concert. "Parasite", "Sans patates" (avec ce breack fameux de "la croisière s'amuse", un vrai bonheur !), et "Fat Roger". Les trois morceaux ont été réenregistrés, et on sent qu'ils ont bénéficié de plus de travail en studio. Les refrains sont efficaces, ils tapent à l'oreille, si on peut se permettre l'expression. Le mélange des genres tant apprécié par Notorious est de mise avec des morceaux comme "Contexte", funk à cocotes relayé par un refrain surpuissant, ou bien "Débile" qui, comme son nom ne l'indique pas forcement, est complètement fou dans ses structures et dans ses enchainements. Chaque instrument a son rôle, la basse n'a pas pour but de suivre les accords de guitare bètements, la batterie est offensive. Notorious explore aussi des chemins beaucoup plus graves comme "L'éveil", titre tendu à l'extrème, une facette moins connue du groupe. Un de mes titres préférés reste "L'animal", qui sera forcement apprécié par les amateurs de grosses guitares qui rugissent sur ce morceaux. "Liberez l'animal, libérez l'animal" résonne tel un cri tout droit sorti du coeur pendant 3'22 de bonheur. A la fin de l'album, deux morceaux enregistrés au fameux studio Guillaume Tell à Paris qui font une transition avec l'arrivé de Meriem aux futs : l'ultra mélodique "Révolution" qui porte bien son nom, tel le virage emprunté avec ce morceau est splendide : finesse et volupté croise saturation et mélodie dans le chant, qui fait effet à tout les coups."Des ailes" est plus lourd et tout aussi mélodique, dans une veine à la [Leto], excusez du peu. Et si, au bout de dis titres, vous êtes comme moi et que vous en voulez encore, prenez le temps de respirer et une surprise vous attend au bout de la dixième piste. Une très bonne surprise, faites-moi confiance.
Avec La machine, Notorious a passé avec brio le cap du difficile deuxième album, qui mérite à coup sur d'être connu partout où des bonnes oreilles savent reconnaitre un groupe qui a du charisme et de la bouteille. Faites-vous plaisir, vous ne le regrettez pas.
La Machine
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