Staring at the sun, troisième album de Not Scientists, sort le 9 février 2023. Pourtant, à l'heure où tu liras ces lignes, j'aurai écouté ce disque des dizaines de fois. Peut-être même bien plus que ça. J'ai en effet le privilège d'être en possession d'un lien d'écoute de Staring at the sun depuis le printemps dernier. Et depuis quelques semaines, les versions physiques trônent fièrement dans mon salon. Ce n'est pas pour me vanter, mais bien pour que tu saisisses une chose : bien au-delà de mon amour pour Not Scientists (je persiste à affirmer que ce groupe est ce que j'ai écouté de mieux la décennie passée), je pense que je ne me lasserai jamais de ce disque.
Passé cette introduction qui, à défaut de t'avoir peut-être pleinement convaincu, contextualise cette chronique, passons au vif du sujet : le contenu de Staring at the sun. Mais avant ça (oui, je suis pénible !), il faut savoir que, comme pour Golden staples mais encore plus pour celui-ci, la première écoute de ce nouvel opus m'a... comment dire... euh... stupéfait. Oui, c'est cela, stupéfait. Bon, en relisant la définition d'un dictionnaire de référence, c'est un poil exagéré : Frappé de stupeur ; étonné au point d'être sans réactions. Parce qu'en vrai, j'ai réagi en relançant la lecture du disque. Encore et encore. Non pas pour me forcer mais bien pour saisir le sens du disque, la surprise passée. J'ai donc été surpris. Puis rassuré (par la qualité des chansons). Et enfin conquis (par cette succession de titres tous aussi forts les uns que les autres).
Ce disque, enregistré et mixé - comme son prédécesseur il y a cinq ans - par Santi Garcia (Lion's Law, CRIM) est réellement addictif. Les quatre musiciens se sont mis en danger pour de nouvelles expériences sonores et exprimer en musique des envies pas encore assouvies. Et pour paraphraser la nouvelle biographie de Not Scientists, Staring at the sun, ode aux mélodies et aux accents new wave chers à The Cure et Killing Joke, sera la pierre angulaire d'un groupe qui roule à tombeau ouvert sur l'autoroute de l'imprévisible. Et c'est vrai, car ce qui intrigue le plus dans cette histoire, ce sont ces sonorités enrichies de nappes de synthés, de réverbérations assumées et le tout saupoudré comme il le faut d'éléments électroniques. Ça peut surprendre, mais surtout, ça peut (et j'en suis sûr, ça va) convaincre.
Les amateurs du jeu de batterie de Bazile, de la puissance de la basse de Tatane (qui a remplacé Thib et connu comme membre de No Guts No Glory) et des géniales guitares cristallines de Ed et Jim ne seront toutefois pas dépaysés. Pour la qualité des voix, n'en parlons pas car le sujet n'a plus à être abordé. Le talent de composition est également constant voire se bonifie avec le temps. Mais comme le groupe n'entend pas réaliser deux fois le même disque, celui-ci sera à part dans sa discographie et sera à considérer comme celui qui aura bousculé les préjugés et qui aura sublimé le genre. Je me répète, j'aime ce disque. Mais si je devais ressortir cinq moments forts, je citerais les intros puissantes de "Like gods we feast" et de "Standing at the edge", la froideur industrielle de "Secrets" (mon morceau préféré du disque), la dualité des guitares de "Downfall" l'excellente reprise "%8x5" de U.K. Subs et le final "Staring at the sun" (un tube !)/"Listen up" rappelant les débuts du groupe.
Je pourrais tartiner des pages et des pages à propos de ce groupe. Mais je préfère en rester là et te demander de considérer cette chronique comme un bon tuyau. Même si là, c'est le l'or massif.
Publié dans le Mag #54