Nosound - Afterthoughts Entité italienne emmenée par le compositeur Giancarlo Erra et se réclamant de l'héritage artistique des Pink Floyd, Porcupine Tree ou autres Brian Eno, Nosound est un projet mêlant depuis une bonne dizaine d'années (et quelques albums, EPs ou DVD déjà parus sur la référence K-Scope - Amplifier, Anathema, Porcupine Tree, Steven Wilson...) influences 70's/80's/90's, rock progressif, ambient contemporain et plus généralement tout ce qui à attrait à la musique alternative des deux, trois ou quatre dernières décennies... avec une prédominance certaines pour l'oscillation post-rock/progressif doucereux.

Tout ce que l'on retrouve assez logiquement dans un Afterthoughts, le dernier-né du plus anglo-saxon des groupes latins. Un disque à l'élégance très italienne pourtant et aux textures sonores délicatement ciselées (l'inaugural "In my fears", "Miss the ground"). Porté par un (post)rock classieux, mélodique, légèrement neurasthénique aussi, surtout lorsqu'il prend le parti de s'étendre sur des plages parfois interminables même si paradoxalement, les morceaux ne sont pas toujours aussi longs qu'ils en ont l'air ("Two monkeys", "The anger song"), l'album s'écoute en se laissant habiter par une douceur torpeur ambient intemporelle, emmenant avec elle l'auditeur vers un coma semi-conscient mais ô combien enivrant. Surtout qu'à côté de cela, Nosound dévoile des lignes mélodiques à la beauté enjôleuse ("She"), ataraxiques et apaisantes donc, car portées par quelques arrangements à cordes aussi discrets qu'indispensables ("Encounter", "Wherever you are").

On pense à Lunatic Soul (le side-project un peu trop méconnu de Riverside), aux travaux solitaires du maître Steven Wilson mais également et surtout aux récents opus signés Anathema (Weather systems en tête), notamment quand le groupe prendre de la hauteur et distille des instrumentations à l'amplitude émotionnelle habitée. Merci l'apport du violoncelle qui pousse la narration des Italiens dans leurs plus beaux retranchements. Une mélancolie éthérée, une sensibilité éveillée par des paysages sonores parsemés de petites douceurs, Nosound va au bout de ses idées, jusqu'au très beau "Paralysed" où, à grand renforts de soli enflammés, il rend grâce au style qu'il affectionne tant. Tout en classe épurée et finesse dans l'écriture, comme dans l'exécution de ses compositions. Pour un envoûtant voyage à travers les hautes sphères de la musique progressive comme on l'aime...