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No Money Kids / Chronique LP > Trouble

NO MONEY KIDS - Trouble Qui arrêtera No Money Kids sur sa lancée ? Le duo électro-blues enchaîne les albums comme si composer des pépites était un jeu d'enfants. Ils sont passés à la couleur et à des titres un peu plus pop-rock, s'éloignant un peu de leurs racines et se donnant ainsi davantage d'envergure s'évadant du cadre qu'ils avaient créé. Étrangement, c'est quand ils invitent un rappeur américain (Charles X sur "Chains") que leur côté blues ressort le plus, avec l'autre guest (le DJ The Toxic Avenger), les entêtants sons synthétiques sont à la fête et me font aimer l'électro. La revue d'effectif mériterait certainement un décorticage en règle de chacun des titres pour comprendre comment et pourquoi tous fonctionnent aussi bien en étant différents mais faute de temps, je ne m'arrête que sur la reprise du "Crazy" de Gnarls Barkley pour dire que le groupe aurait pu aller plus loin dans son travail et la jouer à la "See me laughing" ou à la "Blue shadow", les plages qui correspondent plus à l'idée qu'on se faisait d'eux. Trouble étend le champ des possibles en gardant une qualité hors du commun, finalement la question n'est pas de savoir qui les arrêtera mais qui voudrait les arrêter...

Publié dans le Mag #36

No Money Kids / Chronique LP > Hear the silence

No Money Kids - Hear the silence Quand l'électro rencontre le blues, ça peut donner Play de Moby. Soit des samples vocaux de chanteurs du début du XXème siecle noyés, dissous dans la musique électronique. Quand la rencontre entre ces deux grands courants musicaux se fait sur un pied d'égalité, ça donne No Money Kids. Ce duo parisien composé de Félix Matschulat (guitare-chant) et JM Pelatan (basse-machines-synthés) sort déjà son deuxième album Hear the silence en 2017, après I don't trust you en 2015. Pour cette deuxième livraison, on retrouve l'essence du blues : un belle voix rauque qui peut aussi être plus douce, une guitare rythm'n'blues avec quelques riffs plus rock. Tout cela englobé assez subtilement d'électro raffinée. Pas de nappes de synthés suffocantes ou des sonorités indus agressives mais juste une enveloppe rythmique et des effets légers. Comme les préparateurs de hot rod, No Money Kids revisite l'ancien, non pas pour faire du neuf, mais pour magnifier la musique d'antan avec des sons plus contemporains. Pas un pillage, ni une inspiration, juste une belle évolution.

Publié dans le Mag #33

No Money Kids / Chronique LP > I don't trust you

No Money Kids - I don't trust you No Money Kids c'est le duo parigot qui navigue du blues à l'électro. Se revendiquant du mouvement "Do It Yourself", Félix Matschulat (guitare-chant) et JM Pelatan (basse-machines-samples) sont tout de même soucieux d'afficher une esthétique travaillée dans leurs vidéos. Pour cette raison, ils collaborent avec le photographe Djamel Boucly qui façonne leur univers fait de noir et de blanc. Quoi qu'il en soit, les Kids sortent un Ep en 2014. Avec six nouveaux morceaux, l'intégralité de cette première bande est reprise pour faire un album : I don't trust you.

Il séduit rapidement en France comme à l'étranger. Leur musique est utilisée dans l'univers cinématographique que se soit dans des séries (Banshee, The Returned, Night Shift, Goliath) ou dans les films (Misconduct, Baby Baby Baby). Et pour cause, I don't trust you commence sous les meilleurs auspices grâce à une formule qui ressemble en bien des points au blues rock de The Black Keys ("Old man", "Rather the Devil") ou au rock d'Hanni El Khatib. Le duo pousse encore un peu la donne en ajoutant une dimension electro bien sauvage. Après s'être chauffé sur un "Vagabond train", No Money Kids balance un rock qui bouge bien. Tourné en live, le clip de "Bullshit" nous plonge dans l'univers du groupe et l'ambiance électrique fait plus qu'envie. Usant intelligemment de la carte du break, le groupe fait sautiller à sa guise son public pour finir par quelques grincements de guitares qui décoiffent les voisins.

Avec "War", No Money Kids change pendant un instant de visage. Plus rien pour secouer le popotin, juste une voix tranquille, voire aérienne, avec un synthé. Petit passage mielleux pour qui veut une douceur pour les jours râpeux. Le titre "I don't trust you" sort du lot avec une intention amusée dans la voix du chanteur. Une ballade au bord de la valse presque murmurée à siffloter le temps d'un tour en bicyclette. No Money Kids ne perd pas le chemin du blues rock et revient ensuite avec quelques titres bien percutants ("Man", "Government") pour fermer la parenthèse d'un album qui fait plaisir à s'enfiler dans les esgourdes. Un souffle à suivre de près avec notamment l'écoute de Hear the silence qui s'est posé dans les bacs en début d'année. Miam !

Publié dans le Mag #30