Nina Attal est une jeune guitariste-chanteuse française de 29 ans qui depuis plus d'une dizaine d'années a fait connaitre ses talents dans le monde du blues-rock à travers plus de 600 concerts, et c'est vraiment ce qui caractérise cette artiste, c'est son ADN tant elle maîtrise son "truc", un cocktail alléchant de blues, de rock 70s, de Rn'B, de funk et de soul. Elle me fait d'ailleurs beaucoup penser à Ana Popovic, ce sont des personnes avec tant de talent (et notamment technique), et qui resteront probablement à jamais fidèle à un genre qui les caractérise, si bien qu'on sait toujours pourquoi on passe leurs disques, et ce n'est jamais par hasard : pour réchauffer l'âme. Celle qui a déjà partagé la scène avec Chic (Jerry Barnes, le bassiste de ces derniers, décide même de produire son deuxième disque Wha en 2014), sait comment séduire son public : les plonger dans des ambiances sonores éprouvées, fonctionnant depuis tant de décennies, et qui sont à la fois galvanisantes ("I won't make it", "You're no good", "Get your shit together") et berçantes ("Daughter", "Make a turn", "Pieces of soul"). Pieces of soul, écrit et composé lors d'un road-trip sur la côte Ouest des USA, sonne comme un retour aux sources pour Nina, son précédent disque (Jump sorti en 2018) ayant fait un écart avec une grosse influence funk-Rn'B à la Prince, ce qui démontre la grandeur de ses influences, (noire) américaines pour l'ensemble. Un album plein de sensibilité et de sincérité, du groove et des larmes comme on aime.
Publié dans le Mag #49