Nickelback - Feed the machine Feed the machine est déjà le neuvième album studio de Nickelback et si on aurait préféré qu'ils en restent à trois (Curb, The state et Silver side up étant clairement très au-dessus des autres), ce Feed the machine se défend plutôt bien (surtout comparé à la période Dark horse / Here and now).

Si ça se trouve, tu as entendu un seul extrait de cet opus et c'est "Song on fire", le morceau le plus pourrave de l'album, indigne d'être enregistré et bien sûr choisi pour être le single histoire d'alimenter les haters qui n'écoutent pas l'intégralité des albums et ravir les radios qui apprécient le rock qui n'attaque pas les oreilles. Les dix autres morceaux ne sont pas forcément exceptionnels, "After the rain" étant tout pourrave aussi, "Home" ou "Every time we're together" assez moyens et "Silent majority" ne trouvant pas assez d'énergie pour remettre à leur place ceux qui crient très fort que "Nickelback, c'est nul" pendant que la majorité silencieuse achète l'album. Deux bouses et trois titres à peine corrects, ça laisse une bonne moitié de compos vraiment intéressantes. Tout au moins pour ce style de rock US burné. Impossible ? Et si tu écoutais "Coin for the ferryman" ? Intro un poil électro, riffing bien gras, attaque du chant sur les coups de baguettes et la dynamite explose sur un refrain qui claque. Couplet, refrain, on navigue en terrain connu et le pont surprend son monde avec une guitare qui ose et un chant qui varie encore son jeu pour muscler davantage le morceau. Si Nickelback n'écrivait que des titres de cette trempe, je me ferais moins railler pour les défendre ! Parmi les autres morceaux chargés en testostérone, on cite "Feed the Machine" (où Kroeger rassure après son opération des cordes vocales) ou "Must be nice" (qui s'amuse avec les rythmes). "For the river" témoigne de l'apport des machines (assez léger) dans le travail des Canadiens, notamment avec ce chant électronisé sur certains passages, ce titre se termine par un petit solo signé Nuno Bettencourt (le guitariste d'Extreme croisé par Chad chez Steel Panther il y a quelques années). Toujours pas convaincu ? Et si tu écoutais "The betrayal (act III)" ? Le groupe cimente les accords pour construire son morceau loin des schémas ultra classiques et n'oublie pas d'y mettre une grosse dynamique et de la mélodie. Si on retrouve "The betrayal (act I)" à la fin de la galette, on a perdu l'acte 2, dommage car les trois dans l'ordre auraient pu donner quelque chose de sympa et d'assez différent.

Dans la guéguerre qu'il mène avec Stone Sour, Nickelback n'a pas de leçon ni à donner ni à recevoir, les deux groupes ont des histoires et des approches différentes et sont tous les deux capables d'écrire quelques bons titres comme des trucs imbuvables.