Nickelback : All the right reasons Que pouvait nous faire Nickelback aprés deux albums qui ont ravi les fans de rock grungy indé, un opus vendu à la pelle grâce au single qui tue (et qui tue surtout la crédibilité du groupe auprés d'une partie d'un public soit disant underground "anti-commercial" qui ne les avait jamais écouté auparavant) et un album de série bien décevant ? Relancer sa carrière de groupe à la solide base rock destiné aux amateurs du genre était la meilleure idée, c'est ce qu'ils ont fait avec All the rights reasons. Arrivée d'un nouveau batteur (et pas n'importe qui puisque c'est Daniel Adair des excellents 3 Doors Down), retour à la discrétion ordinaire (du moins hors du continent nord-américain), l'horizon est à nouveau dégagé (le plein de dollars est fait et les producteurs sont revenus à la raison, il n'y aura pas d'autre effet "How you remind me"), en route...
Ca démarre fort avec "Follow you home", frappes précises, accords tranchants (merci Billy Gibbons de ZZ Top !), chant agressif caractéristique de Chad, solo lancinant qui s'excite sur cette enième chanson d'amour (sic), hors de tout radio-formatage, les Canadiens enchaînent avec "Fight for all the wrong reasons" et sa grosse basse sympathique sur laquelle viennent s'effriter les notes de gratte et se plaquer une batterie souple et marquée. La seule faute de goût, c'est le single radiophoniquement correct "Photograph", mélodie évidente, arrangements fades, dommage qu'un tel titre soit sur l'album (et encore plus dommage qu'il soit choisi en single). Le syndrôme du "single" va donc encore frapper (un mauvais choix enterre un groupe sur un titre) et comme les autres titres choisis pour sortir en radio ne sont pas les plus rock ("Savin' me", "If everyone cared" et le slow "Far away", la plupart avec du piano "qui fait joli" dedans), la face rock'n'roll groovy grungy, bref la face la plus appréciable de Nickelback reste cachée au grand public. Pourquoi ne pas mettre en avant un "Animals" ? Certainement que ça attaque trop pour les petites oreilles qui achètent des singles... Pourtant ce titre de rock couillu et lui aussi très efficace ! Une compo comme "Next contestant" mixant un peu tout ce que peut faire le groupe serait aussi un assez bon choix mais cela ne nous regarde pas... Dommage aussi qu'on ne parle pas beaucoup de "Side of a bullet", un titre écrit en hommage à Dimebag Darrell et qui traite de l'amitié entre frères au travers de la fusillade (His brother watched him do it) avec un gros solo et une vraie rage... Sans trop de transition, les gimmicks de "Someone that you're with" viennent rebondir entre les enceintes avant que Chad ne réfléchisse à ce qu'il pourrait faire pour devenir une "Rock star" et ce que cela pourrait lui apporter... Une façon de s'auto-désacraliser ?