Nebula Glow - Hyperheaven Quelle est loin la grande époque du shoegaze. Pourtant, chaque année, une nouvelle bande de petits malins refait surface dans le but ne nous rappeler à quel point ce style rock est tout bonnement efficace et contagieux. Ma dernière découverte là-dessus se nomme Nebula Glow, cinq Parisiens qui se présentent depuis 2016 avec trois guitares, histoire de faire grand bruit tout en ayant l'objectif de mettre les gens bien à l'aise et de leur faire atteindre une certaine forme d'euphorie. Hyperheaven, leur deuxième EP de 5 titres, commence déjà à dater (un an !) mais Araki Records a jugé bon de me le glisser dans le colis ces derniers mois, des fois qu'il entre en résonnance avec mes goûts. Il n'est jamais trop tard, et au final, le label rémois a visé juste.

Hyperheaven s'est inspiré du manga "Ultra heaven" de Keiichi Koike dans lequel le personnage principal teste une drogue du même nom pour tenter d'abolir les frontières entre rêve et réalité. Ce disque est le reflet subjectif de ça avec ses ambiances vaporeuses au sein desquelles le travail mélodique des guitares et des voix peut autant évoquer la nostalgie qu'une sorte de libération ("Behind the pines" illustre très bien cela). Un peu comme si on sortait du tunnel après un trouble dépressif grave. D'autant plus qu'il a été composé pendant le confinement généralisé. D'un point de vue musical, on pourrait tout aussi considérer ce 5 titres comme un aboutissement vis-à-vis du premier disque qui a posé les bases de ce nouvel EP, mais qui, tout en ayant de solides arguments, manquait peut-être de relief, et de caractère, celui qui te permet de marquer ta personnalité et qui fait que les gens se souviennent de toi. Les différents changements de postes au sein de Nebula Glow (guitare et chant pour les plus récents) a dû y jouer un rôle non négligeable.

C'est en tout cas l'impression que nous fournit ce nouvel essai des Parisiens. Ses compositions shoegaze, mais également administrées d'un soupçon de dream-pop et de post-rock, nous touchent sincèrement par sa luminosité et par son accessibilité, sans pour autant être d'une évidence éclatante. Hyperheaven nous bouscule en douceur, son atmosphère céleste et salvateur nous parle bien évidemment, au moins parce qu'on a baigné comme eux dans les vagues sonores de My Bloody Valentine. Et peut-être même DIIV, Caspian ou God Is An Astronaut, pour ne citer que quelques groupes moins vieux mais aussi dignes d'intérêt. Qui sait ?