Nasty S - Waiting for the last gap of my generation Si Nasty Samy attend le dernier soupir de sa génération, moi c'est ce disque que j'aurai attendu. Putain, cinq ans ! Plus c'est long, plus c'est bon... c'est pas toujours vrai mais ça se vérifie ici.

Plus de vingt ans que je suis les aventures du gazier, je ne sais pas si je suis des plus objectifs. Depuis l'écoute de Nice line life de Second Rate (quel groupe, bordel !), sur un sampler Hors Série Rocksound 100% Français pour être tout à fait précis. Et pour être tout à fait honnête, ma vie n'a plus été exactement la même depuis. Quand on le connaît, côtoie un minimum, on sait qu'il transpire la culture par tous les pores et s'il a bien des défauts (et des avis parfois très, trop ? tranchés), on ne peut pas dire qu'il ne soit pas généreux et un bosseur acharné. Des disques dans différents styles qui sortent tous les ans, avec concerts, tournées avant que le Covid ne vienne fourrer son nez sale dedans, des piges journalistiques, des bouquins (un grand merci éternel pour le Hey you ! sur les Burning Heads), des podcasts, des fanzines et megazines réguliers, même quand il dit qu'on ne l'y reprendra plus et que c'est le der des der... J'attends le prochain avec impatience, héhé. C'est dans ces zines (ou dans ses interviews) que j'ai découvert moults groupes, écrivains, films, des fois j'adhérais, d'autres fois non mais il y a toujours de la matière très intéressante. C'est le cas par exemple de Dramarama, qu'il reprend sur ce disque. Alors certes, je lui préfère le titre "Anything anything" plutôt que "Work for food" chanté ici par Forest Pooky mais c'est pas mon disque, ma bataille, c'est la sienne.

Car oui, nous avons affaire à un album concept, petit plaisir perso (mais à destination du plus grand nombre), introspection également où Sam, à l'aube de la quarantaine, s'est attardé quelque peu dans le rétroviseur, sur les disques, groupes, musiciens qui l'ont façonné ado, avant d'appuyer à grands coups de Santiags sur la pédale d'accélérateur pour vaquer à d'autres projets. La pédale de frein, se reposer sur ses lauriers, c'est pas trop sa tasse de Ricoré. Ce qui explique, entre autres, pourquoi ce disque a mis 5 ans à sortir. Mais il est bel et bien là et n'a pas beaucoup quitté ma platine cd dernièrement. Le track-listing parle de lui-même, faisant la part belle aux années 80 et 90, au punk rock mélodique américain (Jawbreaker, Dag Nasty, Pegboy, Hard-Ons etc... oui je sais ces derniers sont Australiens) comme au rock anglais (Morrissey, House Of Love, Joy Division, Therapy?, oui je sais ces derniers sont Irlandais) et plein d'autres. Pour l'accompagner dans sa chasse aux fantômes il a fait appel à différents chanteurs et chanteuses croisé.es durant toutes ces années. Je ne vais pas faire davantage de name dropping mais juste préciser qu'il en partage trois avec Under their influence, album cool de reprises des Burning Heads sorti l'an passé sur le même principe. Comme too much is always better, le digipack est accompagné d'un livret de 40 pages dans lequel Sam explique plus en détails ce qui l'a poussé à faire ce disque, qui occupe(ra ?) une place forcément singulière et intime dans sa discographie, et rapporte une anecdote particulière sur chaque choix de morceau.

Le tout nous est gentiment offert par Twenty Something, qu'ils en soient grandement remerciés !