3 visages, 3 personnages, 3 âmes, autant de possibilités musicales, de sensibilités artistiques que Naïve conjugue au présent pour les faire fusionner au sein d'un même espace d'expression musicale : The end. Déjà le début de la fin ? Plutôt la marque de l'éternel recommencement, le trio mélangeant ici les genres pour exploiter ses potentialités à l'infini. Rock, metal, électro, trip-hop, au travers de ses multiples facettes stylistiques, le groupe semble rechercher l'unicité, faire en sorte que son ensemble musical parvienne au statut d'homogénéité idéale tout en posant les bases d'un univers aux contours affirmés.
"To lose and to die for", titre inaugural du disque explore l'âme des trois membres de Naïve. Ambient cotonneux narcoleptique, rock/metal aux tentations électroniques, entre clair, obscur et dégradés de gris, la musique du trio exprime autant ses tourments électriques que son désir profond de parvenir à la paix intérieure. Paradoxe très humain au demeurant. Pour ce faire, les Toulousains immergent l'auditeur "Underwater", soit dans les méandres de leur création, labyrinthique et nébuleuse. Tantôt lumineux, tantôt enfermés dans les affres de l'obscur, les morceaux de The end oscillent en permanence entre espoir et douleur, frénésie et accalmie. Accélération et lourdeur métallique de rigueur ou halo ambient/trip-hop diaphane, le groupe sait autant faire parler la puissance que distiller sa musique tout en douceur.
En faisait évoluer ses compositions en cours de route (le final d'"Underwater"...), Naïve surprend, envoûte, hypnotise, et convainc... "The crying community" et son final étincelant, "Your own princess", "Everything dies", les morceaux défilent et le groupe irradie et agit comme un catalyseur d'émotions en laissant ses arrangements faire leur oeuvre. Le chant est régulièrement en retrait, mais lorsqu'il intervient, c'est pour mieux faire entrer l'ensemble dans une nouvelle dimension, à l'intensité émotionnelle sans égal. Boucles digitales atmosphériques, une invité de passage qui vient poser sa très belle voix ("The shroud"), quelques petites trouvailles bricolées dans un coin du studio, The end marque la parfaite synthèse de l'instrument traditionnel et de la machine. Appel à l'évasion des sens, l'album n'en reste pas moins une oeuvre parfois lunatique, un disque qui laisse entrevoir par instants ce qu'a pu être son processus de création, entre période d'inspiration intense, moments de doutes, d'incertitude et de remise en question. Assurément la marque d'un grand disque...
The End.
To Lose And To Die For
Underwater
The Crying Community
The Shroud
Your Own Princess
Everything Dies
The End
Underwater
The Crying Community
The Shroud
Your Own Princess
Everything Dies
The End
Note : les commentaires appartiennent à ceux qui les ont postés. Nous n'en sommes pas responsables.
Pas encore de commentaires