Nada Surf à la Maroquinerie Nada Surf à la Maroquinerie Matthew Caws, porte-parole de la formation pop-rock l'annonce au micro : "Je crois que c'est la première fois que nous jouons deux soirs de suite à Paris, nous le prenons comme un privilège". Nada Surf aime la France, le public français et la langue française. Ceci n'est plus à démontrer depuis belle lurette surtout lorsque se tient face à lui plusieurs générations de fans. C'est un fait, les américains réussissent, tout en rendant leur power-pop de plus en plus accessible, à garder ce noyau de supporters de la première heure (alors encore boutonneux pour la plupart) qui vibraient sur les tubes planétaires "Popular" ou "Amateur".

L'unique première partie est française et semble être un coup de cœur pour les américains (Matthew vantera les mérites de leur inarrêtable batteur). Toy Fight a déjà commencé à balancer sa pop bariolée lorsque j'arrive. Les franciliens, déjà aperçus en première partie de Malajube l'année dernière, présentent leur deuxième album, Peplum. Leur univers attachant et candide sied bien dans le contexte, mais l'attente des américains est palpable. L'air est moite et suffocant, c'est donc avec des dépliants des Boutiques Sonores distribués à l'entrée que le public venu nombreux s'évente.

Après quelques réglages sonores sur la petite scène de la Maroquinerie, Nada Surf s'y présente sans pression, prend son temps et débute par le riff d'"Hi-speed soul", une chanson-référence de Let go. Le périmètre de la salle étant restreint, la promiscuité fait davantage monter la chaleur sur cette chanson rythmée. Les New-Yorkais sont accompagnés ce soir par Martin Wenk de Calexico à la trompette, guitare et claviers dont l'apport est remarqué sur certaines chansons dont un surprenant solo de trompette sur la sensuelle "80 windows". Comme à l'accoutumé, la set list plutôt variée est portée sur les derniers albums dont le petit dernier If I had a hi-fi mais Nada Surf semble avoir privilégié Let go, disque à mi-parcours de leur carrière. La grande et belle surprise de la soirée vient de "Firecracker", titre qui n'a plus été joué depuis très longtemps. Un cadeau offert aux trentenaires qui, il est vrai, commençaient à trouver le temps long depuis le train-train poppy non-recyclée entrepris par le trio depuis déjà une paire d'années. L'hymne "Popular" vient se faire une place en rappel et met tout le monde d'accord tandis que "Blankest year", dernier mot des américains pour ce soir, demande la participation du public qui balancent des "Fuck it !" pour un final à la hauteur de l'évènement. Le deuxième show de suite à la Maroquinerie reste l'un des meilleurs concerts que j'ai vu d'eux, très différent de celui qu'ils donneront sur la place de l'Hôtel de Ville de Paris une dizaine de jours plus tard où la bande à Caws s'est contentée d'une heure de promotion de leurs deux derniers disques.

Moralité : Si vous voulez voir Nada Surf sans être trop déçu, privilégiez les petites salles bondées. Avec un peu de chance, vous aurez droit aux meilleurs titres.