Nada Surf - If I has a hi-fi Le voilà ! L'album de reprises annoncé depuis la fin de l'année dernière par Nada Surf pointe le bout de son nez sous l'étiquette-maison Mardev Records. Coutumier du fait, le plus français des groupes New-Yorkais montrait déjà sur ses albums précédents un soupçon d'envie de faire revivre des classiques (ou pas) tels que "l'aventurier" d'Indochine ou "au fond du rêve doré" de Françoise Hardy pour le côté français mais également "Black & white" de The dB's ou "Why are you so mean to me ?" de Vitreous Humor pour les formations étatsuniennes. Et pour tout vous dire, j'aurais presque pu me faire avoir en pensant qu'il s'agissait bel et bien là d'un nouvel album 100% Nada Surf tant les arrangements des morceaux portent la marque des américains. 12 titres sont au menu donc douze artistes ou formations, pour la plupart inconnus du grand public excepté les "new wavers" de Depeche Mode avec leur fameux tube "Enjoy the silence", la britannique Kate Bush et peut-être Coralie Clément ("oui, mais elle, c'est parce qu'elle a un grand frère connu" me dit-on dans l'oreillette) pour celles et ceux qui s'intéressent un minimum à la chanson française. Je le disais donc, ce If I had a hi-fi aurait pu être la suite logique de Lucky. Logique car il faut bien l'admettre, Nada Surf stagne musicalement depuis Let Go. C'est un fait, la bande à Matthew Caws semble bien s'être définitivement arrêté sur le créneau de la power-pop à trois accords (j'exagère mais on n'en est pas loin) et des ballades romantiques et n'a vraiment plus rien à prouver. Vous ne trouverez donc pas de titres suant le rock au grand dam des fans de la première heure. L'intérêt de ce dernier petit plaisir réside justement dans l'exercice de la reprise. Notons que Nada Surf n'a pas choisi l'évidence dans la sélection de ses artistes, sauf peut-être pour "Enjoy the silence" maintes et maintes fois remaniées (notamment par Mike Shinoda de Linkin Park ou par Lacuna Coil dans Karmacode). Mélomanes dans l'âme, l'éclectisme est donc de mise et la variété des morceaux fait que ce disque est un cran au-dessus de Lucky. Et c'est également une bonne occasion d'attirer notre curiosité sur des formations jeunes (The Soft Pack), vieilles (Moody Blues) ou vraiment undergound (les espagnols de Mercromina). Nada Surf étant un groupe quasiment francophile, nous aurions pu nous attendre à écouter plus d'une chanson en langue française mais seule Coralie Clément avec "Bye bye beauté" vient s'introduire dans cette playlist. Pas vraiment étonnant quant on sait que le bassiste Daniel Lorca est (a été ?) le compagnon de la belle et qu'il a participé à l'élaboration de Bye bye beauté (il lui donne d'ailleurs la réplique sur la très douce "Mais pourtant") sorti en 2005. Le trio, avec la complicité de leur ami et pianiste Louie Lino, redonne un peu de fraicheur à tous ces morceaux et d'une manière irréprochable. On n'efface tout de même pas dix-huit ans de carrière d'un claquement de doigt !