nada_surf_lucky_def.jpg Qu'attendre de Nada Surf en 2008? C'est probablement la question que se sont posés certains fans du groupe, surtout les plus vieux. La quarantaine entamée, les 3 New-yorkais avaient prouvé avec The Weight is a gift que leur énergie était toujours présente, ceci en gardant une progression discographique naturelle. Avec ce cinquième album nommé sobrement Lucky, Nada Surf confirme que l'on ne change pas une recette qui fonctionne. Des tubes pop-rock à foison tels que "Weightless", "I like what you say" ou "Ice on the wing" viennent croiser de jolies ballades ("Are you lightning ?", "The film did not go'round"). Lucky, qui a été diffusé entièrement en avant-première sur leur page Myspace quelques semaines avant sa sortie, est formidablement co-produit par les musiciens avec John Goodmanson (The Blood Brothers, Death Cab For Cutie, Blonde Redhead...). Son lot d'invités dont, entre autres, Ben Gibbard (Death Cab For Cutie), Ed Harcourt, John Roderick (The Long Winters), Phil Wanderscher (Jesse Sykes & The Sweet Hereafter) ou Coralie Clément viennent apporter leurs touches au piano, chant et autres instruments dont le violon. Bien que le trio était parti pour faire un album plus rock à la base, il s'est laissé inspirer une fois de plus par ses émotions, ses aventures, ses voyages. C'est ainsi que, par exemple, "See these bones" raconte la visite de Matthews Caws de la crypte des Capucins à Rome où se trouvent cinq chapelles toutes décorées de crânes et tibias de 4 000 moines capucins décédés entre 1528 et 1870. Côté musical, les seules surprises viennent de "The Fox" avec le côté déstructuré de la batterie et les violons (une première pour le groupe) et la très folk "Here goes something". Au final, Lucky est un album sincère, direct et positif qui ne décevra pas les fans des derniers albums. Le livret du CD est garni de messages philosophiques plein d'espoir en plusieurs langues. Naïf, utopique ? Voilà un album qui apportera au moins un peu de douceur dans ce monde de brutes.