MyPollux : Contraires On avait prévenu, il fallait suivre l'histoire de MyPollux ! En à peine 2 ans, ils sont passés du statut d'espoir autoproduit sortant un premier album à groupe signé à ne pas contourner avec sous le bras un excellent nouvel album ! Si Trouble amarante laissait entrevoir de nombreuses qualités, elles sont toutes sublimées par Contraires ! La force des mélodies, le tranchant des guitares, la puissance des rythmiques, les artworks rougeoyants, tout a de la classe et on se retrouve vite piégé à écouter en boucle la galette (et à massacrer à tue tête quelques refrains, désolé Lussi...).
Je ne veux pas grandir, le leitmotiv des MyPollux se place dès "Ego" (il était présent sur Trouble amarante et on le retrouve sur un "Contrego" où piano, cordes et choeurs s'unissent pour nous inquiéter) plantant le décor avec un théme récurrent, celui de l'enfance. Mais les premiers riffs de "Chrysalide" tiennent plus du Pan (la déflagration) que de Peter (et son syndrôme), ce titre, le meilleur de l'album selon moi, met en valeur toutes les qualités du combo, notamment sa capacité à nous ensorceler par sa voix que les instruments laissent nous sussurrer délicatement à l'oreille (Toutes tes pupilles ont une saveur pailleté...) avant qu'un effet nous encercle et qu'une deuxième couche ne nous mette à genoux, les guitares s'éclatent pour faire la jonction et viendront se jouer de nous lors du deuxième refrain, et pour ceux qui ne seraient pas encore conquis, Lussi se lache un peu avant la fin dans un passage assez violent qui me force à la comparer à Candice (Eths), une impression confirmée par un "Par défaut" halluciné et hallucinant de par l'ampleur du spectre vocal. Très métal dans le son général, le chant reste cependant ultra accessible, les réfractaires aux grosses voix ne sourcilleront même pas lors des choeurs de Joe (Gojira) sur "Coffre à souhaits", sa présence étant encore plus discrète que celle de Bob de Watcha sur le "Leïloqô" de Trouble amarante.
Exit l'anglais, tout Contraires est en français, que vais-je donc bien pouvoir trouver à redire sur l'opus ? Allez, une petite pique sur un titre de chanson pas franchement inspiré : "Qui dort dîne" (le titre, pas la chanson), si on ne connaît pas l'histoire de l'adage (cf les commentaires), le Qui dort dîne tombe comme un cheveu sur la soupe (même si dans les deux sens du terme, il n'y a pas de soupe...). Dommage car les autres libertés que MyPollux s'octroie avec les mots sont plutôt rafraichissantes, telle cette nouvelle version du Marabout / Bout de ficelle sur "Notre nouveau monde". Enfin, c'est un détail histoire de pinailler et de ne pas s'avouer vaincu sans se défendre aprés la délicieuse harmonie imitative Toutes mes papilles semblent papilloner...
Pop et métal n'ont que rarement fait aussi bon ménage, faisant aussi parfois le ménage et c'est ce petit manège qui m'enchante !