Mutiny on the Bounty - Trials Hasard ou pas d'une promo un peu bancale (ça devient un problème récurrent), c'est finalement au détour d'une soirée consacrée à la scène luxembourgeoise (trop méconnue mais pas dépourvue de talent(s) loin s'en faut) que Trials, le deuxième album de Mutiny on the Bounty débarque enfin sur notre platine. Une bonne année et demi après sa sortie officielle chez l'allemand Redfield Records (Nations Afire, Parachutes). Mieux vaut tard que jamais ?

Mille fois oui, car après une intro légèrement énigmatique mais déjà ô combien excitante, les Luxembourgeois distillent un math-rock virtuose aux textures électroniques discrète et à la technicité étourdissante doublée d'une maestria artistique démente. Crescendo tous plus ravageurs les uns que les autres, une pluie de notes qui s'abat sur de structures délicieusement étudiées (le génial "North Korea") : une claque magistrale que l'on prend en pleine face après un seul premier "vrai" morceau exclusivement instrumental. Et lorsque le chant vient faire son apparition, offrant une petite touche émo-rock (dans le sens le plus noble du terme) à un cocktail post-math-rock-HxC délicatement véloce et subrepticement hargneux ("Artifacts"), de temps à autres presque punk ("Modern day robbery"), parfois presque pop également ("Candies"), le résultat est carrément bluffant.

Le rythme est effréné, le groupe brasse les genres mais ne fait jamais aucune faute de style ni de goût. Et parfois-même, il parvient à se sublimer et alors à tout ratisser sur son passage, en témoigne l'intense et incandescent "Myanmar" ou les survoltés et power-math-pop "Fiction" puis "Statues". Le talent des Luxembourgeois éclabousse l'auditeur à tous les étages et celui-ci a beau passer son temps à guetter le petit défaut dans la cuirasse, la micro erreur de trajectoire qui fera dévier ce Trials de son orbite parfaite, rien n'y fait, "For the men who had everything" ou "Shiffiting paradigms" font des étincelles et "Mapping the universe" vient brillamment parachever cet album qui, quelque part entre Animals As Leaders, At the Drive-In, 65daysofstatic ou encore Russian Circles excellent du début à la fin sans jamais baisser de régime. (D)étonnant.

PS : la bestiole est en écoute intégrale ci-dessous.