Muse - The 2nd Law Cover Putain, j'ai fini ! Non, venez pas essuyer, c'est juste pour dire que j'ai achevé (oui, c'est bien le mot) de dépecer le nouvel album de Muse. Dépecer réellement hein, parce que vous devriez voir l'état du CD là... Bref, ça c'est fait, même que j'en suis sorti vivant. Pas indemne non, ça je m'étais fait une raison dès le départ. Limite si l'idée de me racler la gorge avec du verre pilé ou de subir une cholécystectomie (je te rassure ce sera le seul mot compliqué de la chronique.) à mains nues et sans anesthésie n'était pas plus séduisante. Matthew Bellamy d'ailleurs, lui il aurait pu/du y penser par contre. Même que je vais lui envoyer un mail de ce pas pour tenter d'être crédité comme concepteur d'un prochain album (ce serait drôle). Eh, je déconne, faut pas qu'ils en fassent un autre hein, parce que c'est encore bibi qui va s'y coller et ça va grincer des dents derrière.

Bon c'est pas tout ça, mais pendant que ses camarades de jeu l'ont lâchement abandonné pour aller s'adonner à leur passion commune favorite soit... le poney, votre serviteur LUI, s'est retroussé les manches, a fermé les yeux et plongé les mains dans la fange pour écouter les 13 titres composant ce The 2nd Law, ce à la suite et sans rendre son petit dej' sur la platine. Admirez la performance... Et pendant les cinquante-trois minutes que dure l'album. OUI MONSIEUR CINQUANTE TROIS !... Mais quand faut y aller, faut y aller. En 45, les japonais appelaient ça être kamikaze. En 2012, ben, c'est chroniqueur au W-Fenec. La bonne idée de merde en somme. Parce que là, ça va être chaud-patate quand même pour envoyer la famille chercher une médaille sous ce seul prétexte. Valait mieux sauver une vieille de la noyade. Tiens, et noyer Matthew B., et si c'était ça la vraie idée-concept du prochain Muse ?

On va la faire courte : The 2nd Law (autant dire que je ne préfère autant pas connaître la première) est une sombre bouse, débordant de cette prétention commerciale presque indécente de par son désir cynique d'abrutissement des masses qu'est désormais la marque de fabrique du groupe, sorte de Monsanto de la musique du XXIe siècle. Une œuvre artistique, ça ? Une insulte au bon sens plutôt, au bon goût, au désir de création artistique, bref, à tout ce qui fait aimer l'art et la musique ici vulgairement piétiné sur l'autel du roi $. Bah ouais, tu comprends, faut remplir des stades et payer la maison de disque (la coke et les putes aussi mais bon, c'est une autre histoire). Voilà. Chronique terminée. Non mais à un moment, moi je crois qu'il faut leur dire aux types que ce qu'ils font, c'est de la daube(step ?, j'y reviens plus loin) et arrêter de cautionner bêtement ce pathétique cirque grand-guignolesque. Parce que ça, il y a du monde pour se faire déflorer les esgourdes avec un "Supremacy" qui sonne comme le générique du pauvre d'un Johnny English de série Z [vs] un western spaghetti quelconque. Sauf que comme anglais rigolo, Rowan Atkinson arrive à nous faire marrer lui. Matthew Bellamy vachement moins à force de geindre comme si on lui passait les parties dans un sanibroyeur. Par contre, niveau grandiloquence crasse, là, pas de souci, chez Muse, ils gèrent.

Piste suivante parce qu'on n'a pas que ça à faire non plus. Voici donc "Madness". Euh, question con : il est mort George Michael ? Non ? Ben, il peut appeler son avocat et attaquer les gaziers pour plagiat éhonté. Parce que là, ça commence méchamment à se voir que les anglais n'ont pas ici le début d'une once de demi-idée et qu'ils vont pomper le vieux George jusqu'à plus soif (oui je sais, elle est limite...), ce, histoire de trouver une parade roublarde à leur manque de talent. D'ailleurs il est où ce gland ? Le talent hein, pas George, je ne me permettrais pas. Bref, le pire (oui, il y a un truc pire...), c'est que le résultat est vraiment d'une laideur innommable, à quelques riffs de gratte sous Tranxen près. Mais bon, c'est pop (il paraît), radiophonique (certainement) et d'une simplicité infantile (là, pas de doute) donc ça peut passer en radio entre deux plages de réclames. Bah ouais, on se raccroche à ce qu'on peut dans l'industrie du disque. OK, à "Panic station", ce n'était peut-être pas obligatoire non plus. Parce qu'après une première rafale de titres mais alors bien (bien) daubés, on pensait avoir touché le fond. Et bien non, les gars arrivent à repousser les limites et à creuser encore du côté de trucs "pop" frenchies honteux, même que je ne préfère pas savoir à qui ça ressemble, histoire de garder un minimum d'honneur. Tout ça pour dire qu'on subit ici les pires humiliations émotionnelles alors que l'on sent nos tympans saigner abondamment (toi qui a écouté le pompeux - et le mot est faible - "Survival" plus de deux fois peut comprendre). Manquerait qu'ils foutent dubstep ces cons.

Muse - The 2nd Law Et m... Ils l'ont fait. Sur "Follow me" d'abord histoire de tenter un peu le terrain et de découvrir que ça ne fonctionnait pas (pas grave, ce n'était pas l'idée). Pour "The 2nd Law: Unsustainable", ensuite, mais on y revient. Toujours est-il que l'ensemble sonne étonnamment faux, artificiel et opportuniste parce que si on avait pu croire les mecs feraient encore semblant de créer, désormais, ils ne se cachent même plus, brassant comme ils le peuvent (soit très mal) des influences à aller chercher du côté de George (encore), U2 ou Queen (on a vérifié, Freddy Mercury est bien mort lui, sinon, des gens ont fait une connerie en le mettant sous terre) histoire de nous servir cette bouillie sonore sans âme ni semblant de songwriting (ouais je sais, moi aussi ça me fait chier de mettre "songwriting" dans une chronique de Muse en 2012). Parce que bordel qu'ils sont loin les auteurs de Showbiz.
Là faut être honnête, après six monstruosités musicales (la première partie de l'album étant une boucherie artistique sans nom), les Muse se calment un peu, (histoire de nous épargner ?) avec "Animals" : pas vu pas pris, ni vraiment bon, ni complètement mauvais, mais juste particulièrement insignifiant. Sur "Explorers" aussi, même si évidemment, aucune surprise à l'horizon, on reste dans la médiocrité créative à laquelle le groupe nous a habituée depuis deux albums, cherchant la recette ultime pour faire du fric en balançant tout ce qui fonctionne le moins mal dans l'industrie du disque d'hier et d'aujourd'hui dans la même marmite. Même lorsqu'il s'agit de s'abaisser à une ballade sirupeuse qui frise la catastrophe longtemps avant de se laisser tenter par une énième expérience de mort artistique imminente, même qu'un mix du pire de Coldplay et de Keane réunis serait forcément meilleur. Elle est dispo Rihanna pour un duo sinon ? Au point où on en est hein. (Promis après ça, j'arrête de leur soumettre des idées à la con).

"Big Freeze" et "Save Me" suivent et l'on se dit alors que l'on va arrêter un peu de balancer sinon les die-hard fans vont crier à l'acharnement mais quand même : on a déjà sérieusement comparé ces mecs à Radiohead ? La réponse vient indirectement avec "Liquid State" et cette p**** d'idée de génie que d'évoquer sans même le faire exprès l'état de l'auditeur qui essaie tant bien que mal de parvenir à bout de l'album en restant à peu près sain d'esprit. Au passage, on note le retour des accents rock (enfin à leur manière) sauf que le rock a avancé depuis quinze ans. Pas Muse. Puis on comprend qu'en fait, le truc est ailleurs et que le groupe se réservait pour le final (en 2 parties) et donc ce fameux "Unsustainable" où le groupe invente le concept hautement racoleur de daubstep. Orchestrations symphoniques misérables + grandiloquence dubstep de concours, Skrillex a failli s'ouvrir les veines, votre serviteur pas loin. Absolument insoutenable. Comme quoi, il n'y a pas que la bouffe et la météo qui sont parfois dégueulasses en Angleterre. Y'a Muse aussi. Sauf que Muse, c'est tout le temps. Mais quand on pense aux ricains qui torturaient les prisonniers à Guantanamo avec du AC/DC, on se dit que Bush Jr et sa clique de débiles sont de sacrés petits joueurs quand même. Et puis bon, Patriot Act - The 1st Law. Muse - The 2nd Law, ça tombait presque sous le sens en plus.

Une dernière pour la route ? Oui mais non. Parce que là, paf, le coup de mou, un truc bien. Si si, sans rire. 12 titres d'une purge intergalactique pour finir sur une bonne note, comme quand tu étais à l'école, que tu chopais des 2 en maths toute l'année mais que tu finissais sur un 19 en techno pour faire genre, toi aussi tu pouvais scorer alors qu'en fait, t'étais une vraie buse (mais toi tu savais lancer un programme en MS Dos et pas la prof', bah ouais). Quoiqu'il en soit, sur aucun bulletin de classe, tu trouveras quelqu'un qui te sort que douze 0 à la suite et soudainement un 19, ça fait bien sérieux. Donc, cet album est une merde, on confirme une fois de plus, oui, comme ça, aussi vulgairement parlant parce qu'à un moment, fallait que ça sorte. Et le pire, c'est que ça pourrait bien marcher...

Voilà, cette chronique est maintenant terminée (ouf) et je me devais de la dédier à tous les sourds de France et de Navarre qui, à défaut d'avoir subi le nouvel album de Muse, peuvent me lire (en fin j'espère pour eux, parce que quand même sourd et aveugle, c'est dur) : bref messieurs, dames, aujourd'hui, je ne vous aime pas. Non, je vous envie.


PS : Avec les copains, on avait pensé faire un top 15 puis 10, puis 5 des bonnes raisons d'écouter (pas l'acheter hein, il y a une limite à tout) le nouvel album de Muse et finalement on n'en a trouvé que...euh...deux (pourtant on a bossé). La première, c'est que c'est un excellent vomitif (donc pour les anorexiques, ça peut aider). Et la seconde... Bah, j'ai oublié. C'est con hein.