Muse - The Resistance Ah Muse, ce faux petit pêché mignon que l'on a envie d'ignorer mais qu'on ne peut s'empêcher d'écouter pour pouvoir le découper à la scie sauteuse, est de retour. Oui, et accrochez-vous les rosbeefs ont fait fort, très fort. Déjà il faut savoir avant tout qu'un disque de Muse, ça ne se chronique pas comme ça, à la va vite. Non, ça se prépare ce genre de truc.
On plonge notre plume dans l'acide, on l'aiguise soigneusement pour en extraire les pires vacheries (bien qu'elles soient, reconnaissons-le, amplement méritées [note de l'auteur : oui la mauvaise foi est également de mise]). Ensuite, on accroche sa ceinture, à la limite on peut même se menotter au fauteuil histoire de parer à toute velléité de fuite durant l'écoute (on appelle ça aussi lutter contre son instinct de survie) et c'est seulement après qu'on peut s'attaquer à cet Everest de médiocrité qu'est le groupe depuis bien 2 albums avec notamment un Black holes and revelations en forme de néant artistique.
On prévient dès lors les fans transis en mode "vierges effarouchées", oui, Muse a sorti par le passé des albums fort honorables, blindés de tubes radiophoniques destinés à faire fumer les ondes radio, mais depuis Black holes and revelations (ok même un peu avant), le groupe a très clairement décidé de laisser toutes ambitions artistiques au placard pour faire... euh, ben le machin immonde que l'on va présentement dépecer. Alors oui, on va cogner, mais franchement ça soulage... Bon, ceci étant établi, on peut désormais se faire un track by track bien saignant. Enjoy comme on dit de l'autre-côté de l'Atlantique..

"Uprising" : le générique de Doctor Who sous amphets mais passé à la sauce Muse. L'apparente envie de bien faire mais une incapacité chronique à s'élever à la hauteur de ses ambitions. C'est con.
"Resistance" : bloqué dans les années 80, sauf que là, ça ne passe pas... mais alors pas du tout. D'un mauvais goût incroyable.
"Undisclosed desire"s : quand Muse fait du Justin Timberlake. Le résultat donne un truc un peu putassier façon Lady Gaga se trémoussant sur des beats du Justin. Le pire c'est que l'hermaphrodite qui est au chant semble à fond. D'un mauvais goût incroyable.
"United states of Eurasia" : dans la veine de ce que Muse sait faire de plus grandiloquent. Soit du sous (sous)-Queen au XXIe siècle. Lourd mais ils nous ont tellement habitué à pire que...
"Guiding light" : des synthés absolument insupportables, des mélodies guimauves insupportables. Bref, insupportable. Enjoy the silence dirait Depeche Mode
"Unnatural selection" : ah tiens, un titre plutôt sympa. Ben quoi, fallait que ça arrive quand même. Des guitares qui s'enflamment, un Matthew qui se retient de nous vriller les tympans en jouant les castra, une rythmique enlevée et un petit côté SOAD/Scars on Broadway pas dégueu. Si un jour, ils veulent se remettre à faire des albums convenables, ils devraient exploiter cette voie.
"MK Ultra" : Ok bon. Ben c'est apparemment pas pour demain.
"I belong to you (+ Mon cœur s'ouvre à ta voie)" : Aussi sirupeux qu'un Roberto Alagna se farcissant des génériques de soaps pour retraités dépressifs. Pathétique (en même temps, le titre du morceau déjà...). Cela dit, les plus de 80 ans apprécieront la Beauté (avec un grand B) sirupeuse du refrain.
"Exogenesis : Symphony Part I" : composer une "Symphonie" de moins d'un quart d'heure en trois mouvements tout ça pour balancer des arpèges qu'un enfant de quatre ans pourrait composer avec les pieds, c'est soit prétentieux, soit ridicule. Soit les deux. En tous cas, sur la forme, c'est surtout poussif et niveau chant, c'est carrément atroce. Vite l'Absolution (souriez par pitié...).
"Exogenesis : Symphony Part II" : ouf, bientôt la fin.
"Exogenesis : Symphony Part III" : un final en forme de sommet de grandiloquence sur lequel Muse livre un cocktail de rock symphonique un peu trop sous influence pour être parfaitement honnête. Pourtant le résultat se laisse écouter sans trop de dommages. Si si.

Orchestrations symphoniques chavirant par instants dans la mièvrerie crasse flirtant avec l'Apocalypse harmonique ou plagiat flagrant, sorte de John Barry remixé à la sauce Muse mais sans talent, pour la majeure partie de l'album ; et pourtant quelques éclairs parsemés ci et là, le nouveau Muse semble se (com)plaire à diviser toujours plus les inconditionnels de la première heure et les détracteurs farouches. Bon, sinon on a pu lire dans la presse hexagonale que le groupe aurait réinventé le rock avec cet album mais là, on ne peut définitivement plus rien faire pour ces jardiniers "journalistes". Voilà, cette chronique est terminée, vous pouvez maintenant éteindre le lecteur, brûler le CD et reprendre une activité normale.