Muse : Black holes & revelations A toi le kid avide de nouvelles sensations pop-rock (sic), le nouvel album de tes dieux (Muse pour les intimes) est là. Et après une petite dizaine d'écoutes dont quelques unes, forcées (sic), le verdict est sans appel : on peut maintenant le clamer haut et fort, donc l'écrire, le nouveau Muse, est à l'année musicale 2006 ce que Max Pécas pouvait être au cinéma. A savoir un sommet de nullité crasse à la médiocrité pas toujours revendiquée (dommage on aurait pu se marrer). Et pourtant, il aurait certainement pu en être autrement, le précédent album (Absolution) étant, quoiqu'en disent les mauvaises langues, une sacrée machine à tubes. Mais ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé, car parvenu au sommet d'un star-system musical gangréné par les majors et donc le fric (ou peut-être est-ce l'inverse...), Muse a tenté de changer son fusil d'épaule en proposant un disque assez différent de son prédécesseur... pour finalement se tirer une balle dans le pied (enfin dans les deux même... et les deux bras au passage, en témoigne la paresse des guitares).

Petit flashback avant d'aller plus loin, quelques semaines avant la sortie officielle de Black holes and revelations dans les bacs, LE premier single tant attendu de la poule aux oeufs d'or anglo-saxonne débarque sur la toile via l'incontournable Myspace.com. Enfin la poule, pour les oeufs d'or, on repassera. Car là, stupeur, "Supermassive black holes" agresse sauvagement nos longues oreilles de fennec pourtant habituées à des traitement de choc façon "mauvais goût". Tellement du reste que la dernière blague à la mode au boulot ressemblait à : "vous la connaissez-vous la différence entre Prince et Matthew Bellamy qui donne dans la variété internationale ? Non, tant mieux, nous non plus". Si ce n'est malheureusement pas très drôle, ça a surtout l'avantage d'être terriblement vrai. Au moins, ce single nous aura fait rire (toujours ça de pris), mais une petite minute trente, pas plus hein ? faut pas non plus exagérer... Sauf que Muse a décidé de pousser la blague un peu plus loin et qu'en guise de second single, il nous inflige un "Starlight" quelque peu poussif (d'accord, très poussif...) et lourdingue (d'accord très...). Et là, ça ne fait guère plus rire grand monde, car on commence à légitimement nourir quelques craintes quant à la qualité de ce nouvel opus (oui, certains sont plus lents que d'autres).

Quelques semaines plus tard donc, l'album sort enfin dans les bacs, on l'écoute et là deux opportunités s'offrent à l'amateur de son pop-rock un peu exigeant (l'amateur hein, pas le son...) : soit la consternation, soit la décontraction des zygomatiques. Parce qu'il faut bien l'admettre, soit les mecs de Muse se sont amusés à faire un concours de mauvais goût(s) avec leur staff (qu'ils ont gagné...) soit il y a un os dans la moulinette. En fait les deux. Avec un bon point pour l'album et une petite tape sur les fesses : on n'est jamais au bout de nos surprises. Que ce soit avec un "Knights of Cydonia" en forme de bande-son lourdingue de western-spaghetti (sans bolognaise, ce qui est un comble), ou le grandiloquent et débordant de prétention ("Invicible"). Avec dans les deux cas un résultat frisant dangeureusement l'insupportable. Là, la côte d'alerte est atteinte. Est donc venue l'heure de se poser les bonnes questions lorsque, comme de nombreux journalistes et chroniqueurs rock, on est payé par la promo du groupe pour signer un bel article (non je plaisante, mais les Inrocks n'ont même pas descendu l'album...), y-a-t'il quelque chose à sauver sur cet album ? Et bien aussi curieux que cela puisse paraître, l'abrasif et très rock "Map of the problematique" a l'énergie du tube absolu à défaut de sa reconnaissance.

Au final, alors que les titres les plus inspides ou ridicules ("City of delusions", "Exo-politics") s'enchaînent trop lentement et que rares sont les albums qui auront à moitié aussi bien portés leur nom (le "Black holes" du titre pour ceux qui ne suivent pas...) seuls les plus indulgents d'entre nous pourront pardonner au groupe de les avoir honteusement déléstés d'une bonne quinzaine d'euros... M'enfin, faudrait pas qu'ils se sentent obligés non plus... Sinon il y aura une suite du même tonneau et là, on ne rigolera plus, mais alors plus du tout.