muse absolution Qu'est ce qui commence par "mu", finit par "se" et se reconnaît aux premiers arpèges de guitares, aux premières notes de piano, aux premières attaques vocales ? Même si ces premières notes en question sont pour le coup de la caste des intouchables (l'impérial et déjà culte "Time is running out" ), peut-être que l'on en est irrémédiablement rendu à reprocher au trio anglais d'avoir sorti trop tôt leur chef-d'oeuvre, le somptueux Showbiz qui mit à genoux toute une génération d'amoureux de pop pour qui il fut une révélation presque comparable au Ok computer d'un autre petit groupe anglais pas si connu que ça en son temps. Mais là où Radiohead a fait de la surprise (de risque) son credo quotidien, Muse répète inlassablement ses gammes en élève appliqué sûr de ses bases scolaires.
Des bases faites de boucles de basse batterie entêtantes et très travaillées, de guitares lancinantes au motif répété à l'infini, d'un piano virtuose et surtout d'une voix emphatique vibrant des aigus aux basses en provoquant forcément les réactions divergentes du public. Agaçants pour certains, géniaux pour d'autres, autant de raisons pour lesquels "Thoughts of a dying atheist" ou "Falling away with you" resteront de très très bons titres Musesques en diable, mais auront pourtant du mal à atteindre la force éclatante d'un "Muscle museum" . Alors, quand les guitares scratchent un peu plus et que la batterie jazz galamment, on est prêt à crier au retour du génie sur un "Endlessly" plus novateur et étonnant. Les fans se réjouiront de ce nouvel opus, les nouveaux clients l'adopteront les yeux fermés sur la foi des impeccables singles "Tiro" et "Stockholm syndrom", les autres s'en remettront au live, où les perfs du groupe anglais restent à jamais de grands moments de sauvagerie romantique.