Rock Rock > Mouse on the Keys

Biographie > Une souris et trois hommes

Akira Kawasaki, Atsushi Kiyota et Daisuke Niitime forme l'étrange trio nippon dissimulé sous le pseudo Mouse of the Keys. Un format original batterie+deux claviers/deux pianos mis au service d'une fusion jazz-funk/hip-hop/rock complètement instrumentale et autant inspirée par la scène post-hardcore nord-américaine des années 90 que le la musique contemporaine, le jazz et l'électro. Appuyé en concert par des projections vidéo, le groupe délivre des shows complètement hors-norme autant basé sur leur maîtrise technique affolante que les abstractions qui se diffusent derrière eux.
En 2007, Mouse on the Keys sort son premier EP, Sezession dans son pays natal, suivi deux ans plus tard de l'album An anxious object. Deux premiers efforts qui sont réédités en Europe par le label Denovali Records début 2010.

Mouse on the Keys / Chronique LP > An anxious object

Mouse on the Keys - An anxious object Après la révélation (via l'EP Sezession) vient maintenant le temps de la confirmation pour le trio nippon Mouse on the Keys avec un premier album terriblement attendu : An anxious object. On admire l'objet, plutôt classe comme souvent (toujours ?) chez Denovali Records, on dépose fébrilement le disque dans le lecteur et voici que les premiers accords s'égrènent doucement, dans une intro ("Complete nihilism") à l'élégance gracile ici déposée comme la dernière respiration avant de se lancer dans un grand huit jazz fusion de très haut niveau.
"Spectre de mouse" s'avance alors et les Japonais nous refont le coup de Sezession. Bluffant. Une pluie de notes qui parcourt les deux pianos qui se répondent, duel fratricide arbitré par une batterie toujours aussi survoltée que sur l'EP. Mélodie entêtante, un toucher de clavier clairement au dessus de la moyenne, une fougue peu commune, cocktail musical endiablé, Mouse on the Keys fait ce qu'il sait faire de mieux. Et ça fonctionne parfaitement. Surtout quand il faut enchaîner avec "Seiren" et son groove fiévreux marqué un jazz fougueux dessiné entre les ombres, en clair/obscur (le groupe a un sens aigu de l'esthétisme soigné), une trompette pour contrebalancer des accords de claviers et une maîtrise technique toujours aussi irréprochable, la grande classe.
Le trio façonne ses ambiances, ne laisse rien au hasard, zéro improvisation ici, impossible, sa musique est une merveille de précision, d'horlogerie suisse comme appliqué au jazz et directement importée depuis l'Empire du Soleil Levant. Ne redoutant pas la prise de risque, les Mouse on the Keys s'amusent avec l'exercice de style "Dirty realism" avant de revenir à quelque chose de plus classique chez eux, mélodique et raffiné avec le très beau "Forgotten children" puis le plus rythmé "Unflexible grids". Experimental mais pas trop, innovant juste ce qu'il faut, le groupe révoque les clichés avant-gardistes pour chercher l'originalité efficace et clairement assumée ("Double bind", "Soil", "Ouroboros"). Rien à redire, après deux sorties, Mouse on the Keys s'impose comme une sorte d'exception... Classe.

Mouse on the Keys / Chronique EP > Sezession

Mouse on the Keys - Sezession 4 petits morceaux, un gros quart d'heure de musique = une grosse claque. Encore une en provenance de chez Denovali Records (décidément ça devient une sacrée habitude...). En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le trio Mouse on the Keys envoie ses quatre titres dans nos écoutilles, distille son ébouriffant cocktail de jazz/fusion/hip-hop/math-rock et met tout le monde d'accord. C'est expérimental mais pas trop, très accessible pour qui a les tympans un tant soit peu exercé, c'est excessivement virtuose, mélodique, rythmé et tout simplement brillant. "最後の晩餐" ("Saigo no bansan"), joue sur les variations de rythmes, ralenti, accélère le tempo, joue avec les codes d'un nu-jazz contemporain libre et élégant, façonné, assemblé et interprété avec une maîtrise affolante, rien à redire, Mouse on the Keys, ça joue vite et vraiment (très) bien. Batterie virevoltante (ce mec là est un monstre de technicité), pianos qui viennent faire contrepoints et emballer une mélodie enflammée, le résultat est épique, foudroyant et implacable. On les sent jazzeux, mais le batteur l'avoue lui-même, il joue du hardcore (et revendique l'influence qu'a sur lui la scène post-hardcore américaine des 90's), atypiques, ces trois Japonais, jouent avec les styles pour mieux en exploser les dogmes, produire une musique assez unique dans son genre, qui ne puisse décemment laisser indifférent. Très rythmique, marqué par un groove hip-hop tonitruant, "Toccatina" est une pépite de créativité, placée aux confluents de mille influences musicales quand "RaumKrankheit" explore le versant le moins accessible du groupe. Plus expérimental et labyrinthique, les Japonais y incorporent des cuivres accentuant son côté hors-normes avant de conclure sur "A sad little town", titre plus classieux dans la forme comme dans le fond, sur lequel le trio revient à ce qui a fait toute l'élégance du premier titre de Sezession. Crossover brillant, entité multi-facettes avec pour seule constante sa maestria technique et son exigence artistique, Mouse on the Keys est un "truc" brûlant, venu d'ailleurs pour tout retourner sur son passage.