Mouse on the Keys - Sezession 4 petits morceaux, un gros quart d'heure de musique = une grosse claque. Encore une en provenance de chez Denovali Records (décidément ça devient une sacrée habitude...). En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le trio Mouse on the Keys envoie ses quatre titres dans nos écoutilles, distille son ébouriffant cocktail de jazz/fusion/hip-hop/math-rock et met tout le monde d'accord. C'est expérimental mais pas trop, très accessible pour qui a les tympans un tant soit peu exercé, c'est excessivement virtuose, mélodique, rythmé et tout simplement brillant. "最後の晩餐" ("Saigo no bansan"), joue sur les variations de rythmes, ralenti, accélère le tempo, joue avec les codes d'un nu-jazz contemporain libre et élégant, façonné, assemblé et interprété avec une maîtrise affolante, rien à redire, Mouse on the Keys, ça joue vite et vraiment (très) bien. Batterie virevoltante (ce mec là est un monstre de technicité), pianos qui viennent faire contrepoints et emballer une mélodie enflammée, le résultat est épique, foudroyant et implacable. On les sent jazzeux, mais le batteur l'avoue lui-même, il joue du hardcore (et revendique l'influence qu'a sur lui la scène post-hardcore américaine des 90's), atypiques, ces trois Japonais, jouent avec les styles pour mieux en exploser les dogmes, produire une musique assez unique dans son genre, qui ne puisse décemment laisser indifférent. Très rythmique, marqué par un groove hip-hop tonitruant, "Toccatina" est une pépite de créativité, placée aux confluents de mille influences musicales quand "RaumKrankheit" explore le versant le moins accessible du groupe. Plus expérimental et labyrinthique, les Japonais y incorporent des cuivres accentuant son côté hors-normes avant de conclure sur "A sad little town", titre plus classieux dans la forme comme dans le fond, sur lequel le trio revient à ce qui a fait toute l'élégance du premier titre de Sezession. Crossover brillant, entité multi-facettes avec pour seule constante sa maestria technique et son exigence artistique, Mouse on the Keys est un "truc" brûlant, venu d'ailleurs pour tout retourner sur son passage.