Motörhead - Clean your clock Clean your clock est certainement le premier d'une longue série de disques posthumes de Motörhead (qui, pour celui qui débarque de la Lune, a succombé à la mort de son leader charismatique Lemmy Kilmister). En attendant les rééditions, remasters, coffrets anniversaires et live en tout genre, le label allemand du défunt trio propose aux fidèles du combo britannique un live enregistré lors de dates munichoises en novembre dernier, alors même que le groupe était en pleine tournée promo de l'excellent Bad magic. Et même si avoir accès à du matériel live de Motörhead est toujours un plaisir, ce skeud composé d'une galette audio et DVD n'est pas forcément du meilleur goût quand on sait que son leader était dans un état de santé plus que limite.

Les cinq titres (!!!) qui sont proposés dans le kit promo suffisent à se faire un avis sur la question (même si on aurait préféré avoir une version complète de l'album) : oui, Motörhead est et restera une machine de guerre, un trio de choc qui a dévoué sa cause au rock 'n' roll au sens noble du terme. Mais avec un Lemmy amaigri et affaibli, la superbe du groupe en avait pris un coup et les fans hardcore, outre le fait de reconnaître la classe ultime de son bassiste, venaient ces derniers mois assister à un concert de Motörhead comme si cela avait été le dernier. Et le pauvre homme faisait peine à voir, comme il fait peine à voir tout au long du DVD (qui bénéficie d'une belle production). Alors oui, le Bömber est de sortie, les lights sont généreuses et le son est d'enfer, mais comment ne pas se focaliser sur ce pauvre type qui semble à l'agonie ?

Côté audio, la basse de Lemmy ronfle comme jamais, même si le bonhomme n'est pas constant dans l'interprétation, et la paire guitare/ batterie excelle par sa justesse et sa rigueur. Nul doute que les sbires de Monsieur Kilmister étaient, contrairement au Patron, au sommet de leur forme (merde, ce Mikkey Dee est d'une précision déconcertante !). Les morceaux sont joués à un tempo moins soutenu, mais le groove et la touche blues de certains titres sont un bonheur qu'on ne peut pas bouder. N'empêche que ce live, brut de décoffrage, sans artifice et d'une sincérité irréprochable, ne restera pas une pièce indispensable dans la riche discographie de Motörhead.
Motörhead n'est plus. C'est plus qu'un fait. Dire que Motörhead mourait à petit feu depuis les gros soucis de santé de Lemmy était un doux euphémisme, même si la puissance des deux derniers albums studio est inégalable. Clean your clock est un bel hommage à ce groupe qui aura inspiré des vocations, mais je reste persuadé que le label, compte tenu de la multitude de live du groupe sur le marché, aurait pu, en guise d'hommage, offrir aux fans un format différent et certainement pas des images d'un homme qui souffrait plus qu'il ne profitait de ces derniers concerts. Mais Lemmy était taillé pour la scène et s'il avait pu crever sur scène pendant les dernières notes d'« Overkill », il ne s'en serait certainement pas privé. Bastard !!!