The Wörld is Yours Qu'attendre de Motörhead en 2011 ? 35 ans d'existence, des albums à la pelle dont quelques perles qui resteront à jamais dans la légende du rock, des concerts par milliers, bref, on pourrait penser avoir fait le (grand) tour de la question. Tout ça, c'était avant The wörld is yours, dernière production du trio britannique. Evidemment, Motörhead envoi et enverra toujours ce qu'il fait de mieux : du rock 'n' roll. Du rock 'n' roll burné, du rock 'n' roll viril, du rock 'n' roll qui transpire, bref, du rock 'n' roll qu'on aime. En 35 piges, Lemmy et ses acolytes n'ont jamais failli au serment qu'ils ont fait à Lucifer : propager la bonne parole de la musique du diable à travers le monde. A la différence d'un Rolling Stones qui sort des disques sous prétexte de remplir les caisses durant une tournée marathon ou d'un AC/DC qui offre de nouvelles productions tous les cinq ou sept ans, Motörhead semble avoir ce besoin vital de donner le meilleur de lui même en produisant toutes les deux piges des albums sincères et en embringuant des tournées à n'en plus finir. Alors, évidemment, les membres du groupe n'ont plus vingt ans, mais paradoxalement, il reste assez incroyable d'entendre et de voir aujourd'hui cette formation qui semble inoxydable et indestructible. Mais revenons à nos moutons, et plus précisément à ce qui nous intéresse aujourd'hui, j'ai nommé The wörld is yours.

Dès le début de ce sk(e)ud, Motörhead met la pression. "Born to lose" est un bon condensé de ce qu'est le groupe : double grosse caisse à fond les ballons, wha wha et delays qui dégueulent dans les grattes, basse ultra puissante, et cette voix, putain cette voix.C'est pas compliqué, j'ai des frissons à chaque fois que résonne le gosier de gazier maléfique. Intro, couplet, refrain, couplet, refrain, solo, couplet, refrain, la putain de formule magique en quelque sorte. "I know how to die" ne déroge pas à la règle : puissance, rythmes endiablés, refrains tapageurs, plans purement rock 'n' roll, et tout ce qui s'en suit. Et il en va de même pour "Get back in line", "Devils in my head" (qui sort du lot dans cette première partie de disque), Waiting for the sanie", "Outlaw". De la puissance, de l'énergie, du charisme, de l'envie et de la sueur. Bref, en un mot, du Motörhead. Les titres s'enchaînent, et avec le temps, on pourrait croire que l'inspiration de Lemmy n'est pas infinie et qu'un ce des jours, ça va tourner en rond, mais non, ce disque n'est pas une succession de remplissage autour d'un titre de génie, rien n'est àà jeter. Evidemment, on reste dans la même veine mais c'est pour ça qu'on les aime. Mention spéciale à ce morceau en hommage à toutes les idoles de Lemmy (car cette idole a aussi le droit d'avoir des idoles) : "Rock 'n' Roll music", blues rock qui sent bon Chuck Berry et Little Richard. "Rock 'n' Roll music is the true religion". C'est qu'il a raison, le bougre. En tout cas, ça fait longtemps que je me suis converti. Puis il y a aussi cet OVNI dans ce déferlement de speed rock, "Brotherhood of man", guttural et mid tempo, sombre et plombant. Du grand art. Alors que la fin du disque approche, le trio lâche tout avec "I know what you need" dans la grande tradition et le phénoménal "Bye bye bitch bye bye", mélange de rock 'n' roll façon 50's sous speed et de heavy des familles. Tempo à mille à l'heure, classe à l'anglaise, pas de fioritures, oh yeah ! Solo interminable, basse qui rumine, batterie dévastatrice, on a l'impression que la hi fi va exploser à la fin de ce morceau qui clôture le disque. Et quarante minutes après le premier "Ouah" laché à l'écoute des premiers riffs du trio anglais, voilà que s'achève ce nouveau disque de Motörhead, et ce pour la plus grande joie de mon ORL. Faut dire que ça sert à rien d'écouter ce disque (comme les précédents d'ailleurs) à faible volume, si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux, et de toute façon, Lemmy nous enterrera tous !

Alors, qu'attendre de Motörhead en 2011 ? Après cet excellent album qu'est The wörld is yours, on serait tenté de dire : une prochaine tournée, un prochain disque, de prochaines sensations, de nouvelles visions apocalyptiques,. Duff Mc Kaegan disait récemment que sans Motörhead, il n'y aura pas eu Metallica, Guns N' Roses, Nirvana, Alice In Chains, Nine Inch Nails et tout ce qui est paru entre et après". Bande de petits rigolos qui vous moquez de ces vieillards, sans eux, le rock 'n' roll ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui. Motörhead n'a pas inventé la poudre...enfin, si !!! Respect.