En préparant nos vacances à New York début septembre, je regardais de temps en temps les sites spécialisés afin de dénicher un concert intéressant auquel nous pourrions nous rendre avec Tiff, ma chère et tendre épouse. Une affiche ZZ Top/Aerosmith semblait alléchante, mais la bande de Steve Tyler annula le show pour cause de cassage de gueule de scène de son chanteur au mois d'août. Alice In Chains ? pas mal, mais les billets ont été vendus en un rien de temps. Puis l'impensable arriva : Motörhead était en ville le 9 septembre (9/9/9, hé hé) avec les excellents Nashville Pussy et les Reverend Horton Heat. Alors là, pas moyen de louper ça. Déjà, un concert à NYC, c'est particulier, un concert de Motörhead, c'est énorme, alors Motörhead à NYC, c'est tout particulièrement énorme (ou alors énormément particulier, à vous de juger).
Après avoir crapahuté dans la Grosse Pomme toute la journée (pour plus de détails, checkez gui.et.tiff.over-blog.com), nous avons rendez-vous avec Eric et Virginie, nos amis alsaciens, à 18 heures pétantes du coté du Roseland Ballroom, non loin de l'agitation constante de Times Square. Le tout sans être persuadé d'avoir des places, n'ayant pas trouvé de billets en prévente. A peine arrivés, Eric et Virginie ont géré le business et ont acheté des tickets sans problème. Nickel. On se met dans la queue qui commence à devenir plus ou moins importante, excités comme des puces, tout en constatant les fans à l'ancienne du trio britannique. Les gars claquent de magnifiques vestes en jean avec des patchs de Testament, Metallica, et autres Napalm Death. Sans parler du nombre de teesh de Motörhead au mètre carré. Un vrai régal pour les yeux. Je n'avais pas vu ça depuis un concert d'AC/DC à Nancy en 1996. Les portes s'ouvrent à 19h. On rentre tranquillement, et on se pose sur le coté de la salle où on peut s'asseoir. Faut pas oublier que ça fait trois jours qu'on marche non stop, et que nos guibolles sont un peu maltraitées. C'est The Episodes qui démarre la soirée, pour un show chronométré de quinze minutes. Les gars semblent jeunes, surtout le batteur, et c'est parti pour du rock 'n' roll moyennement en place. Après un instrumental, voilà qu'un gamin haut comme trois pommes monte sur scène et s'empare du micro. Hallucination collective ? Que nenni, le gosse de dix ans la joue limite hardcore en jouant son rôle de frontman avec brio. Tandis qu'à chaque morceau, le batteur recule sa grosse caisse d'un bon cinquante centimètres, le petit chanteur hurle dans son micro tandis que ses acolytes un peu lookés délivrent des riffs énergiques. Musicalement, c'est pas très propre, mais j'imagine la gueule du gamin le lendemain matin dans son cours de sport à 9 heures du matin qui se rappellera qu'il a ouvert pour Motörhead. Sacré souvenir.
Chez les ricains, ça blagotte pas, et on a à peine le temps de se poser dix minutes que Nashville Pussy rentre en scène. Je suis un peu étonné que le quatuor américain ouvre "véritablement" les hostilités, mais c'est comme ça, et on en profite. Trente minutes de rock 'n' roll rageur, avec une abondance de riffs, des solos un peu à l'arrache et des morceaux rentre dedans comme je les aime. Le groupe enchaîne des titres de son nouvel album "From Hell to Texas" et nous balance les meilleurs titres de ses précédents disques, comme "Let's get the Hell outta here", "The bitch just kicked me out" et "Come on come on". Je trouve cependant le batteur en petite forme, mais le duo de guitaristes à la ville comme à la scène et la nouvelle bassiste donnent tout ce qu'ils peuvent. Du Nashville Pussy comme je les aime, entre un AC/DC des grands jours et un Motörhead toujours en place. Trente minutes, c'est court, mais je n'en perd par une miette.
Le temps de retirer le backline des chattes de Nashville qu'il est temps d'accueillir les Reverend Horton Heat. J'ai entendu parler de ce groupe sans jamais n'avoir posé une oreille sur la discographie du trio. J'ai juste capté que ça jouait dans un style punkabilly. Les RHH semblent avoir la côte outre atlantique. Autant l'accueil réservé aux Nashville était timide (j'en étais le premier étonné), autant l'arrivée du trio rockab' est bien plus remarquée au niveau des applaudissements. Evidemment, ça joue à l'ancienne, avec contrebasse, Gretsch haute jusqu'au menton et microphones rectangulaires de l'ancien temps. Un air de "Stray cats" survole la scène du Roseland Ballroom, et je prends un malin plaisir à assister au show percutant, mélodique et hautement technique des Reverend. Pas de doute, les gars prêchent la bonne parole pour le plus grand plaisir du public New Yorkais. Je ne vous cache pas que la fatigue aidant, au bout de trente minutes, j'ai l'impression qu'on a fait le tour de la question, mais je ne regrette pas d'avoir découvert ce groupe en concert. Et encore une fois, je souligne la technicité irréprochable du trio américain.
Au cours des trois premiers concerts, je me suis rendu compte que le public américain applaudit, réagit mais ne bouge pas. Bon dieu, c'est quoi ce bordel ? on est où là, à un concert de rock ou à un show tribute à Pascal Sevran ?
Heureusement, la tête d'affiche va inverser la tendance et rendre fou la fosse bien garnie. Motörhead est dans la place, et ça, ça va se (sa)voir !! Et surtout s'entendre. "We are Motörhead, we play rock 'n' roll !!!". Tu m'étonnes !!! Le trio anglais est en forme, malgré la soixantaine bien tassée de Lemmy, l'infatigable bassiste meneur de troupes. Etonnamment, le son est fort, très fort, mais pas trop fort comme j'avais pu le constater lors d'un précédent show en 2007. En tout cas, ça joue dix crans au dessus des précédents groupes de la soirée, mais ça reste supportable. Mince, Motörhead joue fort, c'est comme ça, et ça ne changera pas. Le groupe enverra une set list impeccable devant un public admiratif et enfin physiquement réactif. La salle est bondée, et tout le monde prend son pied. Mais un truc m'interpelle : j'ai beau bien connaître Motörhead, je trouve le jeu de batterie énergique et inimitable, comme à son habitude, mais j'ai l'impression que les breaks sont plus... plus... mélodiques, plus fins, bref, pas comme d'habitude. Mais en même temps, c'est un jeu que je connais. Et en y regardant bien, je crois halluciner en voyant derrière les fûts Matt Sorum, le cogneur de Velvet Revolver et des Guns'n'Roses. Non, je dois rêver. Pourtant, quand Lemmy annonce et remercie Matt pour l'intérim, plus de doute, c'est bien lui. Imaginez un de mes groupes préférés avec mon batteur préféré, c'est le panard. Motörhead enchaîne les skuds, envoie le rock 'n' roll comme si ça vie en dépendait, et quitte la scène au bout d'un peu plus d'une heure sous l'ovation du public. Je souhaite en mon fort intérieur que Lemmy ne revienne pas accompagné d'une guitare acoustique, mais c'est ce qu'il se passe, et le morceau proposé passe mieux pour moi qu'il y a deux ans. Puis il est temps de fracasser pour de bon le public New Yorkais avec un "Ace Of Spade" d'anthologie et un "Overkill" démoniaque.
Encore une fois, je viens de prendre une sévère claque dans la gueule. Cette soirée haute en couleurs rock 'n' roll, j'en rêvais, et je n'ai pas été déçu de vivre ce moment à des milliers de kilomètres de chez ouam. La magie du rock 'n' roll. En tout cas, soyez en sûr, Motörhead n'a pas dit son dernier mot, et je pense que le groupe n'est pas prêt de lâcher le morceau. Pour preuve, un nouvel album est en préparation pour l'année prochaine.
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Salutations distinguées à Tiff, Eric, Virginie, et à la Statue de la Liberté (euh, ça, c'est juste pour la frime). Au fait, New York City, c'est chouette.
Re: Motörhead / Live from NY City (sept. 2009)
Terrier : DTC
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Re: Motörhead / Live from NY City (sept. 2009)
A ce propos le dernier album de 0!""""""""è§è"à2 (Pluton), est vraiment huge.
Re: Motörhead / Live from NY City (sept. 2009)
Sinon, je voulais dire que la popularité des groupes dépend des pays Gui, c'est vrai que parfois on a des surprises quand on va voir un concert à l'étranger (rapport à Nashville Pussy qui passe avant l'autre groupe que tu connaissais pas)
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On ira où tu voudras, quand tu voudras
Et on s'aimera encore, lorsque le w-fenec sera mort.
Re: Motörhead / Live from NY City (sept. 2009)