BZP Sam BZP Sam Il est 18h20 quand la Gui de Champi mobile avec à son bord Monsieur et Madame de Champi arrive sur les terres de Montbéliard. Après avoir passé un peu de temps avec Marion et Manu Flying Donuts et avoir avalé une bonne pizza, on se met en route pour l'Atelier des Môles, salle rock de la ville. Franchement, c'est cool d'avoir un tel lieu accueillant des groupes de rock. Par contre, la salle aurait sérieusement besoin d'un bon coup de peinture et de réfection des sanitaires. C'est bon, j'ai fait mon relou, place à la musique. Mother Superior est dans la place après avoir sillonné une bonne partie de l'Europe de l'Ouest, dont pas mal de dates dans l'hexagone. Pour ce qui ne seraient pas au courant, Mother Superior est un monument, mais j'en reparlerai un peu plus tard. Une fois n'est pas coutume, c'est à The Black Zombie Procession d'avoir l'honneur d'ouvrir pour les américains. C'est la première fois que je vois BZP en concert. Pourtant, je suis curieux de voir ce quatuor sur scène, et ce à plusieurs titres : tout d'abord parce que mes deux compère Benjamin et Jérémie des Flying Donuts sont la section rythmique du groupe. Aussi car le guitariste du quatuor n'est autre que Nasty Samy, célèbre six cordiste de Second Rate, Lost Cowboy Heroes, et bassiste des Hellbats et The Last Brigade... Et j'ai toujours à peu près suivi les groupes dans lesquels le gazier jouait. Enfin, parce que le poste de chanteur de BZP est occupé par le trublion Forest, chanteur de The Pookies et SOB, et que ce mec a musicalement et scéniquement la classe. The Black Zombie Procession joue dans le registre du rock 'n' roll. Le concert commence avec un instrumental qui donne tout de suite le ton, avant que le groupe ne soit rejoint par son chanteur. Chanteur, je dirais plutôt showman. Forest attire tous les regards avec son énergie, ses mimiques, son en-train (et pas son arrière train, je vous voir venir !), et son chant excellent au demeurant. Le mec assure sur les morceaux composés à l'époque de Bombled (Second Rate, Generic), le premier chanteur, mais s'envole littéralement sur les titres qui figureront sur le prochain album du quatuor qui, foi d'un gui de champi, risque d'être monstrueux. Derrière le chanteur barbu, ça bastonne grave, la paire Dalstein tient le rythme comme il se doit et Nasty Samy maltraite sa Fender Stratocaster avec des riffs bien gras et des envolées guitaristiques à base de tapping. Le mec vit son truc, ça fait plaisir à voir, rien à voir avec l'époque Second Rate et ses grands sauts et ses double salto arrière, là, c'est concentration extrême pour un excellent rendu. Au vu de ce live, on a affaire à un groupe cohérent et efficace, même si la musique envoyée par les bisontins/valentinois/bianlouts/haussonvillois n'est pas complètement ce dont je raffole. Bravo à eux en tout cas.

Mother Superior Mother Superior Le temps de prendre l'air que Mother Superior monte son backline. Le trio ricain termine sa tournée européenne à Montbéliard et ont l'air d'avoir la pêche. J'ai vu ce groupe (avec les Flying Donuts) la semaine précédente à Nancy. Le concert du trio vosgien a démarré relativement tard, je bossais le lendemain, une heure de route pour retrouver mon lit, bref, je ne voulais pas trop m'éterniser. Mais en bon rockeurs qui se respectent, les frangins Dalstein m'ont mis la pression pour rester au moins deux morceaux des Mother. Parait-il, c'est énorme. Parait-il, c'est incroyable. Bref, ça vaut le coup d'être vu. Je n'ai pas pu résister au chant des sirènes vosgiennes et je suis donc resté pour un morceau. Puis un deuxième. Au final, je serais resté la moitié du concert, tellement c'était bon. En rentrant, comme un dingue, j'avais déjà en tête de monter à Montbé pour assister au concert du groupe. Il n'a pas fallu longtemps pour convaincre Tiff de m'accompagner et de passer en bonus un bon moment avec des amis. Tout ça pour dire que je suis intoxiqué à Mother Superior. Jim, Marcus et Matt sont vraiment impressionnants. Sans crier gare, les trois musiciens délivrent un set de toute beauté, technique, propre et endiablé. Comment vous décrire de sensation d'assister à une représentation où le public, une fois un morceau terminé, regarde instantanément son voisin en lui disant : "putain, mais c'est quoi ces mecs ? comment ils font ?". Et c'est ainsi que les Mères Supérieures dévouées au sacro-saint rock 'n' roll dégainent des riffs ravageurs, des refrains inoubliables et des envolées impressionnantes. Gibson Les Paul autour du cou, Jim mène d'une main de maître les rythmes rock du trio, sourire aux lèvres, bérêt / casquette sur la tête, pendant que Matt martèle ses fûts avec une inquiétante décontraction. Ce qui est génial, c'est que chaque musicien est individuellement un technicien monstrueux maîtrisant à la perfection son instrument, et pourtant, quand chacun apporte son savoir faire au groupe, on a affaire à une entité jouant un rock 'n' roll presque binaire, sans artifices ni effets spéciaux, juste trois mecs qui ont TOUT compris. Et je sais qu'encore une fois, vous allez vous dire en vous grattant la barbichette tout en plissant le front : "mais il est taré Gui de Champi !" . Ouais, peut être. Ce qui est sûr, c'est que je suis fou de rock 'n' roll, et tant que des groupes comme Mother Superior enverront le bois, je serais toujours là pour hanter les salles de concert et prêcher la bonne parole.

Pas totalement remis de ce set de furie, on prend le temps de discuter avec les amis présents dans la salle, et on profite de l'anniversaire de Forest pour partager une forêt noire. Les biberonnades coulent à flot, la bonne humeur est omniprésente, certains commencent à être rincés, on ricane tout en se disant que, mince, on est vernis, MS a encore frappé ce soir de la plus belle des manières.