Mos Generator

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Né au coeur de l'hiver 2000 sur les cendres encore brûlantes des dix années de collaborations diverses et variées de ces trois membres, Mos Generator est donc un power trio américain composé de Shawn Johnson (batterie), Scooter Haslip (basse, chant) et Tony Reed (chant, guitare). Trois vétérans d'un rock US viril et puissant rompus aux codes du genre et qui décident de se nourrir de leurs backgrounds musicaux pour les dynamiser et bâtir une entité musicale complètement à leur image : Mos Generator est le fruit de ce désir commun. Mélange de stoner et de rock hérité des 70's, le son des trois américains n'a pas vocation à révolutionner le genre, juste à balancer son groove, en partie improvisé, sur des morceaux qui font un bien fou par où ils passent. Après un premier essai autoproduit, le groupe sort Late great mother earth début 2006 puis signe chez SmallStone Records (Dozer, Greenleaf, The Glasspack, Hackman) via lequel sort à la rentrée 2007 : Songs for future gods, le troisième opus de Mos Generator.

Mos Generator / Chronique LP > Shadowlands

Mos Generator - Shadowlands Pour les Américains de Mos Generator, 2018 c'est 18 années d'existence. Pour fêter ça, rien de mieux que de sortir le successeur d'Abyssinia (2016). Paru en mai, ce nouvel album studio s'appelle Shadowlands. Autant dire qu'il ne faut pas s'attendre à naviguer en pleine lumière. L'artwork avec son fond couleur grotte et son dragon chauve-souris est encore là pour renforcer cette idée.

"Shadowlands" est directement percutante et rapide. Le doute n'est pas permis. Mos Generator souffle un vent fort. La voix rugueuse et nasillarde du chanteur survole le vacarme. "The destroyer" accélère encore et montre que la formation est particulièrement à l'aise sur du rock à gros riffs. "Stolen age" frise avec l'instrumental en offrant ses trois bonnes de minutes d'introduction au groove parfait. Le trio termine le morceau par un rock sans la moindre bavure. "Blasing concept" tarde au démarrage pour la bonne cause. C'est une montée crescendo en rapidité jusqu'à l'intervention du chanteur qui allume la mèche d'un morceau en permanente tension. Toujours en recherche d'accélération, la fin du morceau s'emballe encore. Pour terminer, "The wild & gentle dog" culmine avec ses 7 minutes 24 secondes. Après un début en ballade acoustique, Mos Generator plonge dans un instrumental sombre et hypnotisant. Le son perd de sa structure au fur et à mesure et le guitariste lance quelques belles performances qui permettent le contraste avec un fond musical plus lourd.

Shadowlands finit comme il a commencé : dans la tempête. Rien de très nouveau sous le soleil dans ce nouvel album. Cela dit, Mos Generator possède une telle énergie qu'on pourrait s'enfiler la discographie sans s'ennuyer cinq minutes.

Mos Generator / Chronique LP > Abyssinia

Mos Generator - Abyssinia Composé de trois vieux briscards du rock, Mos Generator fait tourner le compteur depuis le début des années 2000. En enregistrant parfois plusieurs albums sur une même année, la discographie du groupe s'étend sans pour autant perdre en qualité. Preuve à l'appui avec leur dernière création : Abyssinia.

"Strangest times" ne laisse aucune place au doute. Mos Generator est là pour arracher le sol, mettre la gomme, envoyer du pâté. Mélange de stoner et de hard, la recette n'est pas toute neuve mais l'intention insufflée est propre au groupe. Des percussions aux riffs, les Américains poussent la machine au rupteur. Le rythme cogne encore sur "You've got a right" et les chœurs viennent appuyer le chanteur qui ne manque de rien dans son engagement. Les solos du guitariste ne sont pas en reste. Bref, il ne faut pas longtemps pour comprendre qu'on tient dans les mains un album d'envergure. La formation s'aventure quelques fois en terrain garage rock sans oublier de faire grésiller les amplis avec des basses bien crados. Et si Mos Generator pousse ses instruments à bloc, la mélodie a toujours une place de choix dans la composition de leur musique. Pour le plus grand plaisir des amateurs de Black Sabbath, le chanteur de Mos Generator emprunte parfois à Ozzy Osbourne. Ainsi l'ombre du prince des ténèbres plane sur "As above so below". Titre superbe qui possède un passage calme psychédélique qui montre la volonté du groupe d'innover sur les espaces déjà défrichés par leurs aînés. La parenthèse se clôt et la guitare nous emporte dans le tumulte avec une bonne dose de speed. "There's no return from nowhere" apporte une brise tranquille grâce à un début en guitare acoustique. Ce dernier n'est cependant présent que pour contraster avec les hurlements et les gros riffs qui suivent. Après deux minutes d'évolution, le psychédélisme pointe à nouveau le bout du nez avec quelques synthés. Une belle alternance des rythmes en somme.

Encadrée par les synthés et bercée par le chanteur, la guitare donne bientôt son dernier solo comme pour offrir un ultime délice. Perché au dessus de tout, "Outlander" est le calme après la tempête qui se savoure - à l'instar de Mos Generator - comme un truc qu'on n'a pas vu venir.

Mos Generator / Chronique LP > Songs for future gods


mos_generator_songs_for_future_gods.jpg Un trio power-rock US... OK, encore un pense-t-on, un brin blasé au moment d'enfourner Songs for future gods dans le lecteur CD... Encore un certes, mais signé chez Small Stone Records, une écurie qui a souvent le nez fin pour dénicher des groupes qui dérouillent sec (cf : Dozer, Hackman ou The Glasspack qui en sont, assurément, les meilleurs exemples). Alors forcément, Mos Generator a de quoi attiser notre intérêt, surtout qu'avec "Silver Olympus" premier titre de la galette, ça démarre sur les chapeaux de roue. C'est typé 70's, ça a bouffé sur Black Sabbath en long en large et en travers, ça balance bien comme il faut, bref, c'est simple mais diablement efficace. A leur charge, les américains bénéficient d'une prod nickel chromée, d'un son moderne et d'une force de frappe de buffle. A cela s'ajoute des tendances fuzz assumées (l'excellentissime "Wizards of the prophecy pen"), un groove mortel ("Son of Atom Smasher", "Lumbo rock") et des mélodies calibrées pour se visser dans la tête ("NandV").
Assurément le trio a suffisamment d'expérience pour distiller son rock sommes toutes assez basiques, soigné mais incroyablement bien troussé. Telle semble être du reste la marque de fabrique commune des groupes signés chez Small Stone : à savoir qu'il n'est pas nécessaire d'avoir la prétention de révolutionner le genre en coupant un cheveux en quatre pour réussir un bon disque. On le répète, "simple mais efficace", semble être le leitmotiv de Songs for future gods, un album qui ne se berce pas d'illusions et détails superflus pour faire le boulot et balancer un rock puissant et incisif ("Yes my lord"), aux ambitions parfaitement claires et atmosphères soignées ("Into the long sleep"). Alternant avec un sens aigu du tracklisting homogène, les titres lents et heavy avec les morceaux plus speedés et acérés comme des lames de rasoirs, Mos Generator accouche d'un disque sec et compact qui balance ses riffs par packs de douze, qui envoie les décibels pied au plancher ou au contraire la joue tout en retenue et matûrité bienvenue. Le résultat est léger, terriblement rock'n roll ("Sleeping your way to the middle ") et s'enfile cul sec comme chez bon nombres de leurs contemporains scandinaves, même si MG nous vient lui de l'autre côté de l'Atlantique. Une manière comme un autre que peut importe l'origine géographique, les moyens ou le public, seul le feeling compte. Et, bien loin du hard-fm typiquement ricain, celui des Mos Generator fait de sacrés dégâts. Sans complexe ni futilité.