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Biographie > Extra-lunaire

Artiste complet, multi-facettes et initiateur du label Greed Recordings, Moonman a rapidement sorti plusieurs disques dont certains sous licence Creative Commons. C'est en 2003 que parait Manipulators, un album teinté de folk, pop et électronica. Puis entre 2003 et 2005, sortent les 3 volets de Pièces pour guitare préparée, triptyque sur lequel l'homme s'emploi à des expérimentations autour de guitares mais ceci ne l'empêche par de publier dans le même temps Letters to the dearest. A l'automne 2006, c'est Necessary alibis, co-produit par Moonman, Gilles Deles (Angil, Lunt, Half Asleep, Melatonine, ...) et Duncan Roberts (Bo, Dictafone, ...) qui étoffe de belle manière une discographie déjà significative... Coté scène, Moonman a déjà cottoyé Elista, Angil, Romain Humeau (Eiffel) ou encore Zita Swoon et annonce trois date sur Paris entre décembre et janvier. [ Greed Recordings: Site du label (190 hits)  External  ]

Moonman / Chronique LP > Necessary alibis

Moonman : Necessary alibis Tout comme Immune et May Fly, artiste faisant son apparition dans nos colonnes depuis sa participation remarquée à Nuisance sonore, Moonman mérite en effet qu'une page lui soit consacrée ici. Avec cet album, l'artiste tend à se faire passer pour un touche-à-tout, loin de sembler ridicule.
Si Moonman est l'auteur et l'interprète des parties de guitares (électriques et acoustiques) et du chant, cela fait de lui la tête pensante de la formation mais il ne faut pas oublier de citer les différentes personnes venues lui prêter main forte. Que ce soit Sébastien Gest à la batterie, Duncan Roberts à la basse, harmonica et batterie, Gilles Deles pour quelques passages de guitare ou Julia Schindel au violon, tous participent à l'élaboration d'un univers particulier, celui tissé par Moonman. Les 4 dernières pistes composant "Team of secret rivals" sont à part et mériteraient qu'un article leur soit dédié. Puisque cette dernière demi-heure expérimentale est une confrontation de guitares, où l'on retrouve son complice Gilles Deles (Lunt) faisant face à Moonman avec pour paroles, un poème de Patrick Porter conté par Sandra. "Team of secret rivals" alterne formats classiques "couplets/refrain" avec ambiances post-rock, guitares délitées et déchirées à la clef, non sans rappeler les Pièces pour guitare préparée, Sonic Youth ou Boris, surtout lors de la quatrième partie ("The bloom of an unexpected explosion").
Ayant découvert le groupe via "Bunch of liars", je ne peux cacher que les premières écoutes de Neccessary alibis m'ont quelques peu dérouté. Si le titre livré sur Nuisance sonore est féerique, subtil en tout point, assez loin de standards, il n'en est pas de même pour d'autres titres. Mais quelques rotations plus tard dans le lecteur, et me voilà acclimaté avec cet album remarquable.
Moonman, le bonhomme, est tentaculaire. Nous prenant par la main pour faire voyager sur des tronçons d'autoroute pop pas si linéaire qu'ils en ont l'air ("Careless cigarette burn"), bifurquant sur des sorties folk ("Self-made man") vraiment entraînantes ou se laissant aller en roue libre ("Victim of your own device"), Moonman n'oublie pas de s'arrêter à une station-acoustique ("Smother") pour faire le plein d'énergie avant de s'enflammer pour "Mascara and glitch" ou "Lipstick rebel", pimentés de mouvements rock, à la jointure de Sebadoh, Placebo et Blonde Redhead.
Si, tout comme la production, l'écriture est soignée et néanmoins originale bien qu'hétéroclite, personnellement j'aurais amputé le disque de titres plutôt "normalisés" comme "Everyhting is kind of grey", " Careless cigarette burn" ou les aurais remplacé par des morceaux plus orientés vers "Bunch of liars" et "Smother".
Mise à part cette petite remarque (très) personnelle et relative à mes préférences musicales plutôt qu'à la qualité évidente de l'ensemble de Necessary alibis, il ne reste plus qu'à vous dire qu'il est inutile de prendre Moonman pour un extra-terrestre mais il est plus futé de s'intéresser à sa discographie !