Moonlight Benjamin

Moonlight Benjamin / Chronique LP > Simido

Moonlight Benjamin - Simido Souvenez-vous, il y a un et demi on vous parlait à travers notre Mag #35 d'une chanteuse haïtienne prénommée Moonlight Benjamin. Cette dernière avait à l'époque sorti Siltane, un premier disque mélangeant délicieusement blues-rock et musique vaudou caribéenne. Une surprise métissée comme on les aime et confirmée par un nouvel album en janvier dernier intitulé Simido. Rien n'a changé sur le papier, le message est peu ou prou le même : Moonlight Benjamin chante inexorablement l'histoire, la révolte et la souffrance du peuple haïtien depuis la France, terre qu'elle a choisie en 2002 pour parfaire sa formation musicale et qu'elle n'a plus quittée pour poursuivre sa belle aventure artistique (commencée notamment avec Dyaoulé Pemba). En revanche, côté musique, Simido se démarque légèrement de son prédécesseur par un son davantage porté sur le rock et ses sonorités plus dures et tranchantes. Inspiré de groupes anglais comme Arctic Monkeys (même si l'influence se ressent peu), mais également par le trio de hard blues créole Delgres, ce blues rock caribéen atypique est habillé par des jeux de cordes très variés, passant par exemple sans problème d'ambiances aériennes à un style funk. La voix éclatante, porteuse et charismatique de Moonlight Benjamin sur les compositions de Matthis Pascaud (guitare, lap steel et synthé) finit le boulot admirablement et démontre que le groupe a su trouver les bons ingrédients pour ne pas tomber dans la redite. Curieux que nous sommes, on a déjà hâte de découvrir le troisième.

Publié dans le Mag #42

Moonlight Benjamin / Chronique LP > Siltane

MOONLIGHT BENJAMIN - Siltane Chez W-Fenec, on adore le métissage musical, encore plus quand il nous surprend et nous fait dérailler de notre ligne éditoriale historique. Et quand on tombe sur un album de la trempe de Siltane de la chanteuse haïtienne Moonlight Benjamin, on se dit qu'on devrait plus souvent pousser ce concept, si ce n'est pas déjà fait. Car, pourquoi se priver de l'écoute d'un disque qui mélange avec une facilité déconcertante le blues-rock de papa aux accents mélodiques africains et aux rythmes vaudous caribéens ? Le décor est posé, l'imaginaire est en action mais quand on presse "play", il se dissipe progressivement lorsqu'on s'immerge dans cette mixture aussi entraînante (dès l'introductive "Memwah'n", "Moso moso", "Tan malouk") que mystérieuse ("Simbi", "Mèt agwe"), tout en faisant honneur de manière évidente à ses influences bluesy ("Slitane" et ses airs très proches des Black Keys ou "Chan dayiva") qui sont là pour amener un équilibre et du liant à l'ensemble. La Toulousaine d'adoption ne s'amuse pas à alambiquer ou complexifier sa musique, préférant privilégier un message d'espoir et nous conter en créole et en français la souffrance du peuple de son île (sur "Doux pays" notamment). C'est tout à son honneur.

Publié dans le Mag #35