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Biographie > montgomery sold out

Quand le track-listing de la compil Nu Ko est tombé, sur les 19 noms de groupes, un seul nous était étranger : Montgomery. Renseignements pris, c'est un groupe originaire de Laval qui s'est fait connaître auprés de Laurent Cléry (responsable de la compil) via un ami commun. Alors piston pour un groupe moyen ou chance d'une relation pour faire parler de soi ? A l'écoute de leur démo 4 titres, aucun doute possible ! C'est par leur talent que les Montgomery ont séduit, peu importe qui ils connaissent et d'où ils viennent ! Le groupe se forme en 1996 sous le nom de Sold Out, Cédric (chant, basse), Benjamin (guitare) et Matthieu (batterie) n'ont que 17 ans, vont passer le bac et passent du bon temps à composer des titres rock entre Nirvana, Radiohead et Jeff Buckley. En 98, ils enregistrent Emétique une démo-K7 éditée à 300 exemplaires. Elle leur permet de faire des concerts et de participer en 1999 au CD pour réagir, une compil' distribuée gratos à 3000 copies. Ils ouvrent pour Silmarils, Dionysos, Mass Hysteria, Drugstore, Orange Blossom... et en avril 2001 sort un maxi fort bien produit : Silence. Le groupe change de nom pour Montgomery et ouvre pour Electic Soft Parade au café de la Danse en mai 2002, est présent sur la compil Nu Ko en octobre, ils partagent la scène avec Nada Surf en décembre, de tout ça ils espèrent une signature pour enregistrer un album...
Aprés un 4 titres éponyme (qu'on a appelé Montgomery (maxi) pour ne pas le confondre avec l'album) en 2003, le groupe a travaillé dur et a réussi à décrocher une signature pour enregistrer et sortir un album (Montgomery) dans les meilleures conditions possibles en mai 2007.

Montgomery / Chronique LP > Stromboli

Montgomery - Stromboli A me relire, je me rends compte que j'ai été assez sévère avec Montgomery, déçu par leur changement d'orientation musicale, je pleurais sur ce qu'ils avaient abandonné ne trouvant rien d'intéressant dans ce qu'ils proposaient de nouveau... Deux ans plus tard, j'ai fait le deuil du Montgomery rock et n'attendais pas spécialement ce Stromboli, à l'écoute, je donnerais aux titres du combo les mêmes qualificatifs : dandy, bobo, mélangé, intello, pop... mais cette fois-ci, je suis bien plus enthousiaste. A l'instar de l'artwork, Stromboli a une certaine classe, est parfois brillant même si c'est plus que fouillé (et peut-être fouillis pour certains).
Pour apprécier Montgomery aujourd'hui, il faut à la fois être sensible au travail ciselé de la musique composée par de nombreux instruments différents, des arrangements à foison, des choses parfois très simples et d'autres rendues complexes par le nombre de sonorités empilées les unes sur les autres. Un gros boulot qui peut rappeler des expérimentations pops, des ambiances post-rock, le swinging London... Ensuite, il faut supporter le chant, plus que particulier, en français, parlé-chanté, sans réelle conviction et récitant des textes qui oscillent entre surréalisme et poésie. Un monde complètement à part où se côtoient "Baleine", "Reinette", "Volcan" (le Stromboli !), "Mégacéros" et "Athlète". L'ensemble ne ressemble pas à quelque chose que l'on connaisse en France (les Malajube nous viennent du Canada) et nous désarçonne, et ça, parfois ça fait du bien.

Montgomery / Chronique LP > Montgomery

Montgomery - Montgomery A la première écoute de cet album, je me suis demandé si c'était bien le même Montgomery qui avait sorti un maxi assez énergique et électrisant il y a quelques années (4 ans déjà depuis Montgomery (maxi)) d'une part parce que le groupe avait semblé avoir disparu de la circulation et d'autre part parce que ce Montgomery là ne correspondait pas à mes souvenirs. Certes ils avaient la pop dans le sang mais ne délaissaient pas pour autant le rock, ceux qui connaissent cet album et n'ont pas leurs précédentes productions n'ont qu'à écouter "Ma chair", cet excellent titre instrumental est le seul vrai lien avec leur passé. Cette fois, la distorsion et la dynamique puissante sont donc remisées, au placard les élans de la jeunesse ou alors comme ce reliquat, mis en vitrine à la fin de l'opus, comme si le groupe asphyxié par sa pop prenait de l'air en lâchant des riffs rock étouffants. Tout à l'inverse des groupes énervés qui se reposent sur une plage pour montrer qu'eux aussi peuvent exprimer autre chose que de la rage. Renseignements pris auprès de l'attachée de presse, c'est bien le même groupe...
Montgomery est donc pop, une pop à laquelle on peut ajouter différents adjectifs selon les titres : dandy ("Champagne"), presqu'intello ("Melody" avec en guest celle de "Vive le vent d'hiver"), toy new-wave ("Choubidou"), le tout mélangé ("Moi") ou alors carrément bobo-parisianniste ou si on veut être vraiment désagréable "juste bonne à faire mouiller les Inrocks". J'en suis vraiment décontenancé. L'ensemble ne m'enballe pas et je regrette la direction choisie par le combo qui est encore capable d'écrire des chansons qui me parlent et me font vibrer ("Les astronautes", "Agathe", "Ma chair"), autant de sursauts rock dans un album qui fait la part belle à une pop à laquelle je reste insensible.

Montgomery / Chronique EP > Montgomery (maxi)

Montgomery : maxi Montgomery n'a pas chaumé depuis la sortie de la compil Nu Ko, désireux de se présenter sous un meilleur jour et de surtout présenter des titres plus récents que ceux du (très très bon) maxi qui datait de l'époque Sold Out, en octobre (2002) ils sont allés enregistrer de nouveaux morceaux au studio Passage à niveaux de Rennes. Le groupe a également trouvé une structure de management et un label qui lui convienne, à savoir Ozalid qui joue sur les deux registres.
Sur ce nouveau maxi éponyme, on découvre donc 4 nouveaux morceaux et on a en bonus "Revenir au monde" issu de leur premier CD. C'est donc le maxi de la continuité avec cependant une atmopsphère un peu plus tendue dans l'ensemble, leur rock est plus urgent, plus pressé, accélère dans la direction de Virago ("Ma chair") mais sans délaisser leur côté pop avec les titres "HP" et "Ange". Deux plages très musicales, très douces, posées, lancinantes, un peu nonchalantes, proposant toujours quelques pauses et des rythmes très travaillées. La guitare se fait alors plus discrète, moins présente, elle laisse plus d'espace à la basse et la batterie, puis revient nous assaillir une fois électrisé, distordue, renforçée. Les textes du groupe gardent la même lignée, entre douleurs physiques et morales, maux de l'âme et maux du corps.
Ce deuxième maxi était l'étape nécessaire à Montgomery pour mieux se faire connaître et retenir l'attention de tous avec des compositions récentes, ajouté au premier, il démontre que le groupe a plusieurs bons titres et a les moyens artistiques de préparer un bon album à plus ou moins court terme.

Montgomery / Chronique EP > Silence

Malgré leur présence sur la compil Nu Ko, les Montgomery n'ont rien (ou très très peu) à voir avec le néo-métal, ils se situent davantage entre la douceur sonique d'eNola et la rage électrique de Lunatic Age. Et c'est avec la rage au ventre que les guitares entâment la galette, le mur de riffs est abattu par le duo basse/batterie sur lequel se pose un chant clair et français... Mais "que ce monde est cruel", le désespoir s'entourent à nouveau de ces guitares puissantes, écorchées sur une rythmique plus lourde. Le break qui survient un peu plus tard n'a rien à envier aux formations les plus métal, mais là, ça fait vraiment mal ! C'est sur un appel à l'aide ("protège-moi ...") au coeur d'un déluge de sonorités folles que s'achève "Revenir au monde", le titre le plus violent et électrisé de ce maxi... "aide moi", les appels au secours se poursuivent mais dans l'ensemble le titre suivant, "Y", est plus calme, du moins toute sa première moitié, ensuite, les distos sont à nouveau de sortie et après avoir tailladé l'auditeur, elles s'envolent majestueusement, portées par la batterie jusqu'à se perdre tout là-haut... Le groupe fait preuve d'une rare poésie dans ses textes et sa musique, se laisse conduire par ses sentiments et n'hésite pas à faire parler le ... Silence, "Silence" est ainsi à la fois doux et inquiétant, écouter le silence est une épreuve douloureuse, surtout après avoir eu quelques accés de folie doucement saturée... On retrouve le type d'atmosphères construites par eNola sur "Bimbo mystic", basse présente, batterie discète, guitare en notes à notes répercussives et aigües, chant presque parlé, très féminin, comme sur les plus belles balades de Dolly... Seul petit accroc, la montée un peu forcée du chant de temps en temps (comme sur "Revenir au monde"), mais rien de bien méchant comparé au reste.
En 4 titres, Montgomery se présente comme un très bon groupe qui devrait faire parler de lui, si le groupe veut bien davantage croire en lui et s'investit dans son auto-promotion, il devrait rapidement récolter les fruits de ses compositions !