Mono - Requiem for hell Le petit couple qui se promène dans leurs artworks depuis quelques années a grandi et semble se retrouver au début du tunnel, au fond, une lumière blanche scintille, les anges tourbillonnent, serait-ce la fin annoncée d'une aventure ? Toujours est-il que Mono nous propose un Requiem for hell. Un requiem, c'est pas franchement synonyme de grosse déconne, les Nippons n'étant pas non plus les rois de la fête, tu as compris que ce nouvel opus, malgré des sonorités parfois ultra claires, porte en lui son poids de douleurs.

Une peine mentale mais également physique car Steve Albini continue le même type de travail avec Mono, assourdissant un peu le son de batterie, salissant des guitares aux distorsions métalliques à l'opposé d'un son clair pur, jouant sur les dissonnances pour faire paraître encore plus vrai et faire ressentir la présence du groupe au plus proche de l'auditeur. Ferme les yeux et le quatuor te semblera être chez toi, si tu les rouvres assez vite, tu pourras apercevoir leurs ombres disparaître.

La chaleur dégagée par le son est à peu près inversement proportionnelle à l'espoir distillé dans les cinq pistes... Avec pour débuter, un terrain presque connu puisque "Death in rebirth" est une variation de "Death in reverse" paru sur le split partagé avec The Ocean il y a quelques mois (Transcendental), le petit gimmick fait toujours son effet, au même titre que le tintement cristallin des clochettes de "Stellar". Au cœur de la bête, "Requiem for hell" offre 18 minutes de progression insoutenable vers une explosion longtemps retenue, alors que "Elys heartbeat" permet de redescendre une à une les marches gravies précédemment. L'ultime étape, c'est "The last scene", une musique de fin cinématographique, le tunnel semble traversé, la lumière est éblouissante, l'électrocardiogramme devient plat, c'est terminé. On peut revenir à la vie, allégé d'avoir partagé nos souffrances avec la musique. Merci Mono.