Mon Autre Groupe - Quelle joie Hein, quoi, on m'aurait menti ? En janvier 2020, Guerilla Poubelle sortait un album intitulé L'Ennui et après un an de crise sanitaire mondiale, confinement, couvre-feu, privation de libertés, culture non essentielle, fin de bamboches et j'en passe, Till sort avec son autre groupe Mon Autre Groupe (MAG), enfin un de ses autres groupes où il joue de la guitare (qu'est-ce que je suis Maladroit moi parfois) un album qui se nomme Quelle joie. Y a comme un problème...

Le disque étant très bien fait, fourni avec un livret conséquent, illustré par plein de photos et les paroles, voyons donc de plus près celles du titre "La joie", justement. "Quelle joie d'être là, de flâner ce samedi. Quelle joie d'être là, de profiter de la vie. Quelle joie d'engloutir, d'avaler, de pourrir. C'est les soldes, tout doit disparaître. On ne lâchera aucun privilège, tout doit disparaître. Demain on rigole et demain on s'immole, tous." Ah, ok, me voilà rassuré même si la pochette, extrait d'un tableau morbide de Goya, faisait déjà état de ce décalage, cette dissonance. Je vous fais grâce des autres textes mais on est dans le même registre et l'extrême gauche lignée des précédents EPs du groupe, Tumeur, Décadence et Oméga, avec le line-up stabilisé depuis 2012. On retrouve du reste ces trois 45 tours compilés sur la face B du magnifique LP brun marbré transparent donc s'il y a bien un MAG à avoir, c'est celui là. Quelle joie.

Bon, perso je viens du punk mélo, de l'emo 90's et de la power pop alors le punk hardcore mâtiné de crust c'est pas franchement mon truc mais il y a un effet diablement cathartique à poser le disque sur la platine et se laisser emporter, sombrer, hurler sa rage, son désespoir et autres doux affects, à l'unisson avec la chanteuse Fanny. Les morceaux tournent autour d'une minute et offrent un véritable exutoire thérapeutique pour supporter cette belle bonne grosse vie de merde. C'est à mon avis bien plus efficace que la série Arte à la mode, En thérapie. Vivement donc qu'on puisse vivre à nouveau collectivement cette expérience sauvage en concert dans une cave, même si je crains fort qu'on doive prendre notre mal en patience pendant encore un certain temps. Quelle tristesse.