Molotov : Dance and dense denso Pas étonnant que l'on ne cesse de comparer ces chicanos aux défunts RATM, tant ils possèdent en commun ce sens inné du riff de fusion imparable et perturbateur ("Noko") permettant les pires exactions hip hop sur leurs surfaces lisses et leurs rythmiques carrés comme un oeuf. Dans ces moments-là, on aurait même plutôt tendance à les rapprocher des errances hispaniques des Cypress Hill époque Los grandos existo in espanol... On préfère définitivement cet usage haché de la langue de Cervantès aux chansonnettes désoeuvrées de monseigneur Chao ! En sautant allégrement de l'espagnol à l'anglais, les Molotov colorent encore plus des chansons qui n'en demandaient pas tant, toutes aussi fortes les unes que les autres. "Nostradamus mucho" rappelleraient un Ska-P faisant honneur à son P au lieu d'écrire des chansons pour petits-bourgeois endimanchés s'offrant le grand frisson en boîte à coup de "Légalisation" branchés. "E. Charles White" lui rend hommage sur un beat furieux peuplé de phrasés extraits sans nul doute d'un épisode de "Speedy Gonzales a trop fumé", alors que sur "Here we kum", Molotov boxe dans sa catégorie, tout en scratch de guitares et chaloupement du popotin. Des grooves endiablés que les Mexicains mettent à profit pour exterminer en quelques mots les rigolos du rock'n'roll ("No me da mi navidad") et les racistes de tout poil sur su "Frijolero" qui donne froid dans le dos. Et quand Molotov ralentit la cadence, ça donne un "Hit me" semi-acoustique et balancé à faire pâlir Dr. Dre, sans mauvais jeu de mot bien sûr. José Bové a voulu les enrôler dans sa milice privée, les mac do s'en méfient comme de la peste, mais Molotov préfère danser sur la piste aux étoiles.