Intro bluesy rock aux lointaines effluves country et atmosphères enfumées, "Back to ashes", titre d'ouverture du premier album de Moleskin marque d'entrée de jeu une rupture avec ce qu'avaient pu proposer les franciliens sur l'excellent Generator. On oublie le côté stoner brut (enfin pour l'instant), et on se laisse porter par une mélodie narcotique jusqu'à ce que les premiers riffs commencent à faire vrombir la mécanique et dépoussiérer les amplis. Rock tout simplement, du sol au plafond, le Moleskin nouveau est ouvertement old-school. Les musiciens ont gagné en maturité et ont décidé de se rapprocher de ce qui leur avait donné envie de brancher les amplis et de s'adonner au rock. Rien de plus, rien de moins. Un final enfiévré et un enchaînement diabolique pour la mise à feu d'"Unclear", on enquille LA tuerie absolue de l'album. Basse vénéneuse, groove qui serpente le long de la colonne vertébrale, des riffs fuselés, un chant qui s'emporte dans les aigus (ce sera aussi le cas sur "Vain novel"), Moleskin distille à la volée des compositions parfaitement bien troussées. That's rock'n'roll.
Un sympathique interlude plus tard ("Out of the blue") et voici que le groupe enchaîne avec le single quasi idéal ("3 words") de ce Voluntary inventory goupillé en finesse, malgré un ou deux ratés ("My resurrection") et un très léger déficit de puissance (récurrent tout au long de cet effort). A vrai dire, on aurait voulu un son plus brut, plus compact, moins policé et qui aurait pu être en phase avec les atmosphères 70's de l'album. A défaut, le groupe a décidé de rester dans le soft. Soit. Bis repetita avec "A sight for sore eyes", dans la plus pure tradition "classic rock", l'ensemble étant mâtiné de quelques gros riffs cadencés par une paire basse/batterie qui fait le métier ; avant la ballade..., passage obligé de ce type d'album, ce dont le groupe s'acquitte plutôt très bien sur "Just a few seconds". Et quand il décide de remettre les gaz et de faire parler la poudre, Moleskin sort l'artillerie de "Battered nation", sample de discours de Barack Obama à l'appui. Grosse efficacité, un retour au son desert rock du Generator EP et une belle claque avant une conclusion toute en douceur avec le lumineux et très pop "Evergreen". Voluntary inventory (of not a very nice everyday life), un titre à rallonge pour un groupe qui revient sur le devant de la scène après un excellent premier essai paru il y a 3 ans. Une nouvelle orientation, plus "classic rock" que "stoner", mais des riffs qui font toujours autant de bien par où ils passent...
NB : l'album est disponible en libre téléchargement (exclusif) via une application Facebook spécialement développée à cette occasion.
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