mogwai : mr beast Si le post-rock est en plein essor, il lui manquait encore un album qui puisse atteindre au coeur le "grand public rock", maintenant, il y a Mr Beast... Mogwai a réussi le mixage entre rock intello-instrumental et pop accrocheuse, ils vont à l'essentiel avec un son très clair sans renconcer à leurs élans ("Glasgow mega-snake", "We're no here"), le décollage vers leurs hautes sphères est beaucoup plus incisif, plus direct, plus percutant.
Faut-il comparer ce nouvel album aux autres ? Ce n'est valable que pour les amateurs de Mogwai et ces derniers n'ont pas attendu cette chronique pour se ruer sur Mr Beast... Mais ceux qui vont découvrir les Ecossais avec ce nouvel opus vont croiser un Mogwai bien plus pop et aux compositions bien plus solides qu'à leurs débuts même si le modèle déposé "Ithica 27ø9" reste un étalon post-rock toujours indispensable. Mr Beast est plus dynamique que Mogwai young team, se rapproche dans ses quelques titres chantés de l'atmosphère de Rock action ("Acid food", "Travel is dangerous") mais de mon point de vue, c'est surtout le petit frère de Come on die young.
Mogwai offre 10 titres aux couleurs différentes qui s'assemblent pour en créer une autre, des fragments qui imagent la détresse comme la quiétude, donnent de l'envie ("Folk death 95") ou apportent le calme ("Emergency trap") mais qui offrent une évasion vers un autre monde. Cette escapade mentale, les Ecossais l'ont vécu en invitant Tetsuya Fukagawa à venir poser sa voix sur "I chose horses". Le chanteur d'Envy, qui a lui aussi les épaules chargées de l'existence d'un renouveau du rock, nous parle dans sa langue (le japonais) et n'utilise pas les capacités émotionnelles qu'on lui connaît, il se fond ainsi dans le décor composé par le quintet, en quelque sorte les deux parties se rendent hômmage profitant béatement de la présence de chacun dans un même lieu.
Mr Beast est facile à apprivoiser, si tu ne connais pas encore l'univers Mogwai, il te sera facile d'y pénétrer, par contre, sache qu'il te sera ensuite impossible de t'en échapper... Au diable, rejoins-nous.