Mira Calls - Alpha dream Pour une première, Mira Calls ne fait pas dans la dentelle. Réalisés en urgence (un an après la formation du groupe) et enregistrés en prises directes pour garder la fidélité sonore du live, les 4 titres power-noise des Parisiens sont guidés par les influences mélodiques de Dinosaur Jr., du riffing acéré et survitaminé de Doppler et de la noise volage de Sonic Youth. Un combo gagnant pour cette formation montée par Flow, guitariste-chanteur (Le Dead Projet, Miles Oliver, Eux), entouré d'une section rythmique solide constituée de Clem (bassiste de Peckinpah!) et Lucas (batteur-chanteur de Rise People, Rise!). Dès "City not zen", on sent déjà cette propension du groupe à diversifier ses ambiances que l'on retrouve tout au long de cet Alpha dream. Les guitares abrasives de Flow (avec un coup de cœur pour le riffing slidé d'un "Too late" au format très Helmetien) s'entrechoquent avec des parties plus mélodieuses (comme sur le monologue en talk-over sur "Alpha dream") ou, à l'opposé, très rentre-dedans ("Salva Sean"). À ce titre, notons la belle agilité rythmique de Lucas, frappeur hors pair, qui avec la profondeur et les différentes nuances de la basse, gratifie la musique du power trio d'un substrat idéal à son ambivalence. Enfin, Alpha dream a cette particularité d'être habillé d'une voix presque monocorde et articulée qui confère à l'ensemble un aspect très grave et une envie impérieuse de faire passer des messages. Comme si la musique avait été uniquement créée pour cela. Qu'on aime ou pas, cela n'enlève aucunement ce côté décalé que Mira Calls peut faire avec ses jeux de mots (son patronyme, mais également avec le nom de ses morceaux tels que "Salva Sean" ou "City not zen"), et, bien évidemment, la qualité de ses compositions. Une aventure qui démarre donc sous les meilleurs auspices.