1997, alors encore adolescent, je dois un souvenir à Fabienne, la belle-fille de mon parrain qui me tend du haut de ses quelques années de plus que moi une pile de CD, "Tiens écoute ces disques". Nous évoluions dans une époque post-Kurt Cobain. Dans la pile des pépites et du tout-venant. La Première récolte de Sinsemilla, El vals del obrero de Ska-P et sa chanson qui me mettra en transe tout ado, le premier EP de Matmatah, le premier album de Louise Attaque et Baiser de Miossec. Une pile CD qui change une vie. Serais-je en train de rédiger cette chronique si elle m'avait tendu une pile de rap US ? Je ne pense pas. Cette pile était prêtée comme pour un rituel initiatique, comme les jeunes adultes prennent de haut les ados dans la fleur de l'âge. "Écoute, cela te fera du bien". Ce qui est surprenant, c'est que ces disques, notamment les Louise Attaque et le Miossec, nous ont vu grandir, passer les époques jusqu'au moment où nos propres enfants les écoutent. Comme une transmission supplémentaire.
Le titre de l'album ne fait pas de doute : Baiser. Il aurait été facile de penser au nom commun, comme un baiser que nous déposons sur une joue mais le premier album du Brestois ne laissait pas de doute après Boire, la suite inévitable est Baiser. Soit le verbe à l'infinitif... L'ado que j'étais se souvient d'avoir amorcé un rire sur "Baiser" mais une fois l'objet dans les mains, un superbe digipack dont des polaroids remplaçait judicieusement le livret, un musicien/un pola, avec les textes des chansons derrière - le soin porté à l'objet laissait peu de doute sur le sérieux du disque. La 4ème du digipack parlait à l'ado qui avait connu des hauts et des bas amoureux avec des idéaux, "La fidélité", "L'infidélité", "On était tellement de gauche autrefois", "Ça sent le brûlé", et un final que mon manque de culture musical n'attribuait pas encore à une reprise de Joe Dassin, "Salut les amoureux".
Dès lors lorsque le label fête les 25 ans de la sortie de cet album avec une belle réédition, c'est avec beaucoup d'envie de redécouvrir en tant qu'adulte cette production. Hasard du calendrier, c'est dans les pages du numéro spécial 25 ans du W-Fenec que j'écris ses lignes. L'album est toujours beau et cru dans ses textes et touchant de réalité et de vécu. Il gagne en profondeur même avec le nouveau master, chaque partie est plus mise en relief. Après 25 ans, je me rends compte que je dois beaucoup à Christophe Miossec, à cet album et à Fabienne.
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