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Né en 1999, des cendres d'une formation de métal hardcore baptisée Sever, Miocene est l'addition des talents de quatre londoniens signés chez Infernal Records (Breed 77). Ben (chant et programmation), Alex (basse), Graham (guitare, programmation) et Leo (batterie) décrivent leur musique comme étant un savant mélange d'influences telles que Tool, Faith no More, les Deftones, The Swan's et même Tricky (collaborateur de Massive Attack).
Après avoir écumé les salles de concerts du Royaume-Uni, notamment aux côtés des Lostprophets, Miocene entre en studio dans le courant de l'année 2000 pour enregistrer son premier EP intitulé Refining the theory. Avec ce premier opus, les Anglais ne veulent qu'une seule chose et le dise haut et fort, faire la musique qu'ils aiment en respectant l'intelligence du public et en proposant une alternative aux groupes formatés. Surtout qu'ils ne se gênent pas alors !

Miocene / Chronique LP > A Perfect life with a view of the swamp

miocene_cover Entre le rock/métal alternatif Toolien de Refining the theory et le mini-album concept éléctro-rock Cellular memory, il s'était écoulé un peu moins de deux ans et Miocene avait alors surpris l'auditeur en lui offrant deux disques radicalement différents mais en tous points excellents. Trois ans après son second effort, le quartet londonien est de retour, avec sous le bras son premier LP, un album intitulé A Perfect life with a view of the swamp dont, paradoxalement, on attendait forcément beaucoup, sans savoir justement à quoi s'attendre exactement...
On s'imaginait bien que Miocene était parfaitement capable de nous envoyer dans les oreilles un album situé au croisement diabolique de ses premiers essais et c'est dans cette optique que l'on entre dans cet album en découvrant le puissant et très métallique "A Message from our sponsors", un titre où le groupe déverse sa rage brute, avant d'enchaîner sur l'éléctronique et plus feutré "A colloquial drug terminology". Deux premiers morceaux parfaitement antithétiques qui montrent encore une fois que le quartet Miocene est très loin d'être un groupe comme les autres. Eléctro glaciale mélangée à un trip-hop jazzy raffiné d'une part et un métal alternatif agressif d'autre part, le groupe sait mieux que quiconque manier les genres et les ambiances, le tout avec une maîtrise formelle assez remarquable.
Entre éléctro-trip-rock et rock/ metal rageur, le groupe nous sert à l'occasion du titre Autopia un rock toolien, quelques riffs et rythmiques massifs, complexes et inspirés un peu à l'image des titres qui avaient marqué l'auditeur attentif sur Refining the theory ("9mm high & rising" notamment). Alors que Miocene s'affirme largement à la hauteur de ce que l'on était en droit d'attendre du groupe avec deux EP particulièrement prometteurs, on peut être quelque peu déçu par les trois interludes éléctro minimalistes et un peu abscons que recèle cet album, d'autant qu'en l'espace de 14 pistes, cela fait beaucoup de pauses...
Cependant Miocene reste Miocene, et quoiqu'on en dise, difficile de rester sur une note négative à l'écoute de A Perfect life with a view of the swamp, tant le groupe parvient à nous mettre à genou avec des titres tels qu'un "The fall" à la puissance dévastatrice, aux rythmiques incisives et aux riffs atomiques, ou un "Sympathy for Gordon Comstock" sismique, aux lignes de guitares qui peuvent rappeler les titres les plus massifs d'Oceansize.
A l'image d'un "Dyonisus" aux deux visages (rock calme aux textures éléctroniques/métal agressif torturé), ce premier album de Miocene apparaît comme un puissant hybride entre éléctro rock trempé dans l'azote liquide et metal tectonique complexe, une oeuvre résolument ambitieuse, une vague déferlante sonique à la hauteur d'un groupe aux limites encore difficiles à cerner. Impressionant.

Miocene / Chronique EP > Cellular memory

Miocene : Cellular Memory Après un premier EP (Refining the theory) qui avait été l'une des grosses surprises rock/métal de l'année 2000, les Anglais de Miocene débarquent en 2002 avec un second opus sous le bras. Un EP intitulé Cellular memory, un nouveau disque avec la ferme intention de réitérer la surprise du précédent.
Déroutant mais inspiré, ce nouvel EP est un album très éloigné de ce qu'avaient fait les quatre londoniens sur Refining the theory. Là où ce dernier était très metal et influencé par des groupes tels que Tool et les Deftones notamment, Cellular memory est radicalement différent. Sorte de mini-album concept, ce disque est un hybride génial de rock/ metal, quasi exclusivement instrumental, et d'éléctro.
Après une intro faites de choeurs tantôt calmes, tantôt torturés, qui nous laissent un peu dubitatifs, Miocene nous offre l'instrumental "Katie Sierra", un titre éléctro-rock, calme, posé et apaisant. Rien à voir avec la rage destructrice du précédent EP donc... Et toujours pas de chanteur à l'horizon.
Le chant, justement, fait son apparition sur "State of flux", un morceau typiquement Toolien, tellement l'influence du travail des américains se fait sentir sur ce titre. Peut-être un peu trop, tant on a du mal à retrouver le style de Miocene à travers ce titre, paradoxalement vraiment réussi.
Avec "Tradition is just an another word for the collective habbit", Miocene change de registre et livre un titre typiquement éléctro, allié à des sonorités rock, qui se rapproche un peu du travail de Team Sleep. Miocene aime les morceaux longs et le prouve encore une fois avec les 11'32 de "The harpie and the preacher". Plus de 10 minutes de méditation à la fois calme, sombre et torturée. Transcendant.
Miocene conclue son Cellular memory avec "Why metal sucks in 2002", où le groupe sample DJ Shadow (auteur du remix qui sert de musique à la pub pour Bouygues Télécom). Derrière la provocation gratuite du titre, se cache en réalité ce qui fait la démarche du groupe, à savoir innover, proposer une alternative à la musique markétée et surprendre, encore et toujours.
Au croisement du rock et de l'éléctro, le groupe livre un second opus aussi abouti que le précédent, bien que complètement différent. Miocene nous prouve une nouvelle fois que son talent est sans limite. A quand la suite ?

Miocene / Chronique LP > Refining the theory

Miocene : Refining the theory Disons le tout de suite, ce premier album de Miocene sonne très métal. "Rivet", titre qui ouvre cet EP annonce la couleur d'entrée : son bien saturé, basses très lourdes, guitare qui cogne, chant tantôt clair, tantôt rageur, le tout pour un titre très efficace. Ce premier opus s'annonce intéressant à découvrir tant ce premier titre surprend par son punch. Pourtant, ce que l'on ne sait pas encore, c'est que Miocene en a sous la pédale. Avec "9mm high & rising", second titre de Refining the theory, le groupe nous met un grand coup derrière la tête. Crescendo infernal, puissance dévastatrice, fureur non contenue, voilà un "9mm." long (plus de 7 minutes), qui déménage, sans jamais ennuyer.
Ce n'est pas le 3e titre de ce premier EP, "Fits like that" qui permettra aux Miocene de se calmer. Sur les passages de chant clair plane légèrement l'ombre d'un certain Maynard James Keenan (Tool), mais ce qui fait le talent des Anglais, c'est de savoir mélanger leurs influences en les dopant par une bonne dose d'agressivité. L'autre point fort du groupe, c'est la structure relativement complexe de ses morceaux, Miocene n'est pas un monolithe qui balance sa rage brute dans les enceintes. Miocene c'est la musique vue comme un combat. dont la stratégie aurait été planifiée au calme.
Vient alors "Shine", titre le plus calme de l'album qui fait penser au lointain cousin de Manchester, j'ai nommé Oceansize, notamment par sa structure et l'émotion à fleur de peau qui s'en dégage. Miocene frôle la perfection. et continue sur sa lancée, en variant les plaisirs et en nous proposant "Pure". Atmosphère oppressante, riffs efficaces, maîtrise technique remarquable, influence des Deftones, ce titre se termine dans un final cataclysmique où la fureur de Miocene nous frappe de plein fouet et nous achève littéralement.
En pourtant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises, puisque pour conclure cet excellent premier EP, Miocene sort de sa manche sa dernière carte, le très "Toolien" "Free reign" et son final qui baigne dans une ambiance d'apocalypse, laissant l'auditeur le souffle court. Mais les anglais de Miocene font encore plus, ils assurent même le service après-vente de leur premier album puisqu'ils nous laissent retrouver nos esprits avec un dernier titre, une ghost track de rock à tendance atmosphérique, le tout parsemé de samples éléctroniques.
Avec Refining the theory, Miocene s'impose dès son premier EP comme l'une des futures valeurs sûres de la scène rock/métal anglaise aux côtés des Oceansize, The Blueprint, Earthtone 9 et autres Lostprophets. Assurément, un groupe à suivre un peu plus que du coin de l'oeil, Miocene ne va pas tarder à frapper de nouveau...