Miocene : Cellular Memory Après un premier EP (Refining the theory) qui avait été l'une des grosses surprises rock/métal de l'année 2000, les Anglais de Miocene débarquent en 2002 avec un second opus sous le bras. Un EP intitulé Cellular memory, un nouveau disque avec la ferme intention de réitérer la surprise du précédent.
Déroutant mais inspiré, ce nouvel EP est un album très éloigné de ce qu'avaient fait les quatre londoniens sur Refining the theory. Là où ce dernier était très metal et influencé par des groupes tels que Tool et les Deftones notamment, Cellular memory est radicalement différent. Sorte de mini-album concept, ce disque est un hybride génial de rock/ metal, quasi exclusivement instrumental, et d'éléctro.
Après une intro faites de choeurs tantôt calmes, tantôt torturés, qui nous laissent un peu dubitatifs, Miocene nous offre l'instrumental "Katie Sierra", un titre éléctro-rock, calme, posé et apaisant. Rien à voir avec la rage destructrice du précédent EP donc... Et toujours pas de chanteur à l'horizon.
Le chant, justement, fait son apparition sur "State of flux", un morceau typiquement Toolien, tellement l'influence du travail des américains se fait sentir sur ce titre. Peut-être un peu trop, tant on a du mal à retrouver le style de Miocene à travers ce titre, paradoxalement vraiment réussi.
Avec "Tradition is just an another word for the collective habbit", Miocene change de registre et livre un titre typiquement éléctro, allié à des sonorités rock, qui se rapproche un peu du travail de Team Sleep. Miocene aime les morceaux longs et le prouve encore une fois avec les 11'32 de "The harpie and the preacher". Plus de 10 minutes de méditation à la fois calme, sombre et torturée. Transcendant.
Miocene conclue son Cellular memory avec "Why metal sucks in 2002", où le groupe sample DJ Shadow (auteur du remix qui sert de musique à la pub pour Bouygues Télécom). Derrière la provocation gratuite du titre, se cache en réalité ce qui fait la démarche du groupe, à savoir innover, proposer une alternative à la musique markétée et surprendre, encore et toujours.
Au croisement du rock et de l'éléctro, le groupe livre un second opus aussi abouti que le précédent, bien que complètement différent. Miocene nous prouve une nouvelle fois que son talent est sans limite. A quand la suite ?