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Biographie > Minus l'ourson indie

minus_the_bear_promo.jpg Depuis le début des années 2000 et ce de moins en moins discrètement, Minus the Bear s'impose doucement mais certainement comme l'un des plus beaux fleurons de la scène indie rock nord-américaine. Prolifique (3 albums, 3 EP, un split et un disque de remixes en l'espace de 6 années), inventif, adepte du mélange des genres avec un sens du bon goût particulièrement affiné, le groupe est né de l'association pour le moins curieuse d'ex-membres ou collaborateurs de Botch, Isis (Matt Bayles en l'occurence) et Kill Sadie pour ne citer que les formations les plus connues. Dès ses débuts discographiques, outre ses particularités musicales, quelques influences jazzy, noise dans son rock délibérément indie et un clavier qui vient apporter une touche synthé-prog à l'ensemble, Minus the Bear se distingue en donnant des titres particulièrement peu sérieux à ses compositions. On a ainsi droit à "Hey, wanna throw up ? Get me naked" ou ""Monkey!!! Knife!!! Fight!!!""... Outre ces petites curiosités, MTB se fait remarquer dès 2001 avec son premier essai, un EP intitulé This is what I know about being gigantic. Le groupe poursuit sa route avec Bands like It when you yell "Yar!" at them [EP] qui servira de préambule à son premier album : Highly refined pirates (2002). Lancé à toute allure dans la jungle des formations indie américaines, Minus the Bear n'en reste pas là, et succès critique aidant, enfonce le clou avec They make beer commercials like this EP et l'excellent Menos el Oso (2005), à l'occasion duquel, la réputation du groupe traverse l'Atlantique pour atteindre le vieux continent. S'ensuit un silence relatif de quelques mois, jusqu'à début 2007, où le groupe réamorce la machine et attaque les bacs coup sur coup avec deux nouvelles sorties, un album de remixes de Menos el Oso, intitulé Interpretaciones del Oso puis un nouvel album studio baptisé Planet of Ice.

Interview : Minus the Bear, Entretien avec un ourson (sept. 2007)

Minus the Bear / Chronique LP > Planet of ice

minus_the_bear_planet_of_ice.jpg Il ne faut pas se leurrer, Minus the Bear n'est pas la formation indie-rock nord-américaine la plus renommée de ce côté de l'Atlantique... pourtant, si elle jouit d'une certaine reconnaissance critique et publique, ce n'est évidemment pas pour rien. Car MTB est de ces groupes qui ne font jamais de cartons commerciaux, mais qui ont su, au fil des années, des concerts, EP et albums de qualité, se forger un socle d'amateurs éclairés suffisamment solide pour continuer sa route avec la même indépendance artistique. Sur des mélodies indie pop, Minus the Bear greffe quelques lignes de guitare finement ciselées, quelques arrangements synthétiques soignés et une section rythmique qui se dévoile sur un tempo relativement enlevé. Un seul morceau et dès les premières secondes, "Burying luck" visse instantanément ses mélodies graciles dans notre esprit. Plus funky mais toujours ouvertement indie, "Ice monster" prend le temps d'envelopper sa ligne mélodique dans une atmosphère feutrée, presque intimiste qui fait qu'on a l'impression d'être seul en communion avec le groupe.
Et, sans même s'en rendre compte, on comprend par là, que Minus the Bear est déjà parvenu à créer quelque chose d'inimitable, une griffe musicale originale faite d'une multitudes de détails pop/ rock/ post-rock/ éléctro qui font l'essence de sa musique. Quelques discrètes touches éléctroniques, un chant en phase avec ses comparses instrumentistes, un songwriting particulièrement affiné, MTB n'est jamais bassement commercial, mais toujours intelligemment accrocheur ("Knights", "White mystery"). Quelques accents math-rock ci et là (le phénoménal "Dr.L'Ling"), et l'air de rien, les américains emballent le tout avec une facilité déconcertante. C'est léger, inventif, maîtrisé de la première note au dernier soupir et surtout, en variant couleurs et ambiances, l'ourson Minus voltige d'un morceau à l'autre avec l'aisance d'un funambule du Cirque du Soleil. Quelques accords de guitare acoustique, une atmosphères progressive clairement floydienne, le psychédélique "Part 2" manie ses effets de manche avec élégance et retenue. Envoûtant. Décidé à ne pas se limiter à quelconque style, Minus the Bear enchaîne directement avec la power-pop enlevée et énergisante de "Throwin' shapes". Le groupe aime élargir son spectre musical en passant allègrement d'une structure math-rock à une autre plus indie-pop, mais ce que les américains aiment par-dessus tout, c'est mélanger ces deux plaisirs, avec talent et sobriété. En résulte un cocktail musical math-éléctro-pop-rock aussi frais qu'étincelant ("When we escape", "Double vision quest"). Parce que toute bonne chose a nécessairement une fin, MTB se plie à la règle sans difficulté et conclue l'affaire sur un "Lotus" qui apparaît comme étant la synthèse idéale d'un album décomplexé et finement ouvragé.