Normalement, avec une ou deux guitares, une basse, une batterie et une chanteuse, ben, on fait du rock. Eh bien pour cette fois, ce n'est pas le cas. Enfin, si, on n'en est pas loin, mais pas vraiment non plus, mais bon. Bref, pour être un peu plus clair, Min-Deed est construit comme un groupe de rock, mais mériterait bien le sticker "indus rock" ou "électro rock". Cela s'explique peut-être parce qu'à l'origine, Min-Deed était un duo formé de Caroline de Franville au chant et Nicolas Robert aux claviers et à la batterie, et que dans ces conditions, on fait de l'électro. Mais rejoints par Julien Becle à la guitare et Alexis Piton à la basse, ils se tournent vers des compositions plus rock. Mais comme il ne faut jamais renier ses origines, Min-Deed fait du rock avec des sonorités électro. Pas de gros riff de guitare ou de basse sautillante. Non, on pourrait sentir de l'indus ou du trip-hop, mais sur des constructions rock. Des tracks avec une atmosphère sombre, métallique, électrique, que la voix de Caroline, ni intrusive, ni timide, et qui traine plutôt son spleen que sa hargne, vient éclaircir, comme un nuage de lucioles dans la nuit noire d'une ville éteinte, comme un rayon de lumière traversant l'espace d'une bâtisse industrielle abandonnée. Il y a de cet univers, un style original et esthétique qui en découle. Ces deux adjectifs, le quatuor le cultive également dans ses visuels, car l'image et la musique sont pour eux, indissociables. Aussi, pour découvrir une partie de cette My empty room, tu peux mater le sympathique clip du single "Superhero", ça te donnera un bon aperçu de l'œuvre de Min-Deed, qui te poussera, je l'espère, à découvrir les 6 tracks de ce second EP.
Publié dans le Mag #56