Biberonné au punk-rock mélo, quelques groupes puis ce projet solo, mon premier contact avec Mike Noegraf date paradoxalement seulement de l'été dernier (concert à l'Xtreme Fest), alors que ça fait douze ans qu'il écume les routes, salles, bars, festivals et que Polarities est son quatrième album. Et quel contact ! Quand il joue sa folk intimiste, au milieu du public, s'attardant sur tout le monde avec son regard transperçant, l'expérience est intense. J'ai l'impression que c'est cette émotion, cette connexion qui relie le cerveau au cœur qui est développée au travers du magnifique artwork et des non moins magnifiques treize titres que comporte ce disque.
Le CD (ou le vinyle coloré) posé sur la platine, on se laisse bercer, emporter par la voix envoûtante de Mike déclamant des textes personnels (sur la paternité, les traces qu'on laisse dans ce monde...), et par ses arpèges et nombreux arrangements inspirés. Si c'est cette indie/folk classieuse qui prédomine ("Embark", "Under an oak", "Malone"), et renvoie aussi bien à Austin Lucas, Jonah Matranga, Yotam Ben Horim ou son compère Trint Eastwood, Mike Noegraf n'est pas signé sur SBÄM Rds (label punk-rock autrichien de qualité) pour rien. Polarities est ainsi équilibré et rythmé par des morceaux plus catchy ("Captain, we need a captain!", "Morning call"), permettant d'aboutir à un disque très réussi et des petits bijoux comme "Open your heart kid" ou "I saw you in the dark".
Publié dans le Mag #61