Originaire de Sacramento, Zack Lopez (chant/guitare) et Sean Stockham (chant/batterie) sont les deux âmes du projet Middle Class Rut, une entité d'obédience rock alternatif puisant ses influences dans la scène californienne du début des 90's avec une préférence pour un songwriting aussi raffiné qu'efficace. Deux EPs (Blue EP et Red EP, tous deux en 2008 permettent au groupe de se faire remarquer par les radios locales puis la presse rock/metal nationale avant qu'il ne commence à brûler les planches aux côtés de Social Distortion d'abord puis ensuite de deux poids lourds puisqu'ils ouvrent en 2010 pour Alice in Chains et Them Crooked Vultures. Entre-temps, les deux ont mis en boîte un premier album prénommé No name no color, qui voit le jour en 2010 sur le territoire nord-américain et débarque un peu plus tard sur le vieux continent.
Middle Class Rut
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Middle Class Rut / Chronique LP > No name no color
Il y a parfois comme ça des albums que l'on écoute en faisant défiler la pile de disques en attente de décryptage rédactionnel (ou pas) et qui en à peine quelques secondes, se retrouvent en haute-priorité dans notre "to do list". La faute sans doute à une poignée de tubes parsemés sur un premier album quasi idéal à ce niveau, surtout de la part d'un jeune duo californien dont on n'avait eu jusqu'alors que de très rares échos. Cela dit, ouvrir pour Alice in Chains et Them Crooked Vultures, quand on n'a pas encore sorti d'album, ça pose déjà un groupe. Les deux de Middle Class Rut, ça ne les a pas arrêté apparemment et les voici aujourd'hui qui débarquent avec sous le bras ce No name no color aussi terriblement efficace que furieusement addictif.
"Busy bein' born" tout en groove exacerbé, feeling rock alternatif incandescent et refrain fédérateur pose la première mine. C'est outrageusement rock, typé 90's mais pas trop, excellemment produit et encore mieux interprété, les mecs ne sont que deux et pourtant carbonisent les amplis avec une hargne doublée de très grosses qualités mélodiques. Une bombe d'entrée de jeu, histoire de calmer tout le monde, c'est une stratégie qui faut son pesant de cacahuètes... à condition d'assurer derrière. Pas de problème ici, "USA" puis "New low" viennent mettre le groupe sur le trône du nouvel espoir US en matière de rock alternatif/post-punk qui va pulvériser les ondes et tout retourner en live. Un double chant à l'énergie, toujours sur la corde raide, guitare/batterie qui s'affrontent, se répondent, se complètement parfaitement, un numéro de funambules qui se termine invariablement par une claque, là, plus de doute, ça sent la grosse révélation. Classe...
Et Middle Class Rut confirme avec "Livelong dayshift" puis l'imparable "One debt away" qu'il est sans doute de la race des grands, adepte d'un rock frontal et d'une turgescente coolitude, le reste, ce sera du bonheur en barres. Certes, c'est parfois surproduit, oui, on aurait sans doute aimé quelque chose de plus roots, moins "facile" voire "FMisé", mais une telle aisance dans l'écriture d'un hit et cette fougue ajoutée à un savoir-faire irréprochable ne peuvent être le fruit du hasard. MC Rut envoie du gros, avec "Alive or dead". Toutes proportions gardées, il y a chez eux du RATM, du Jane's Addiction aussi... un soupçon de Foo Fighters même ; et derrière les comparaisons faciles, une sacrée volée de hits obsédants et racés, rock'n'roll et scandaleusement bien foutus. Mention spéciale à ce titre aux "I guess you could say" et autres "Sad to know" ou "Dead end", autant de pépites en puissance pour un groupe qui a décidément quasi tout pour lui et facture du tube qui dégoupille les enceintes comme personne. A suivre de près et d'ici là, à écouter de toute urgence. Classe (bis).