"Microfilm est une entité avec des membres, des envies, des pulsions. C'est un être hybride à l'apparence et à la sexualité trouble", voilà mot pour mot ce que l'on peut trouver au début de la biographie de ce groupe qui n'hésite pas à sortir des sentiers battus. On dira que ça commence plutôt fort. d'autant que la suite mérite largement le coup d'oeil (en ligne sur le site officiel du groupe, rubrique biographie). Pour les fainéants du clic, on résumera en disant que Microfilm est un quintet guitares, basse, batterie, sampler, composé de Guillaume (ex-Gum), Mathieu (ex-Gum), Yohann (ex-Kinkle), Cyril et Gregory (ex-Seven Hate), évoluant dans les sphères du post-rock. Auteurs d'un premier EP (sorti en novembre 2003) remarqué par les spécialistes du genre, les membres de Microfilm sortent fin 2004 leur premier album : un opus mystérieusement intitulé A journey to the 75th.
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Microfilm / Chronique LP > AF127
Avec ses trois albums au compteur, Microfilm, formation (post)-rock instrumental et cinématique à part sur la scène hexagonale (mais aussi continentale) est désormais une référence du genre au pays de l'exception culturelle et même un peu au-delà. Un griffe musicale atypique : une structure post-rock classieuse posée sur quelques poussée de fièvre électrique et enveloppée d'une nuée de samples de dialogues de films datant des années 50/60, un résultat qui faisait des merveilles sur Stereodrama ou The bay of future passed notamment. Jusqu'à cet AF 127 au patronyme pour le mois énigmatique.
On pense à nom de vol qui irait de paire avec les atmosphères stratosphériques ("Flying guillotine", "Icebar") d'un disque de rock aérien mais pas que, une oeuvre extrêmement maîtrisée techniquement parlant, dont l'élégance racée ("Carnival") lui évite bien des écueils sur lesquels viennent régulièrement s'échouer tant de contemporains gravitant dans ces sphères post-rock environnantes. Même si sur le long climax de l'album, "Claude" et ses presque treize minutes d'une plongée sonore sans filin dans un univers musical interlope, on sent que Microfilm n'est à plus grand chose de tourner parfois en rond, la magie opère encore. La sensation, à peine perceptible à ce moment de l'album, que quelque chose se passe toujours certes mais ne parvient plus à reproduire les mêmes effets qu'avant.
Des titres qui se suivent et s'assemblent, s'imbriquent de manière homogène jusqu'à former un tout d'une logique et cohérence parfaitement pensée, de ce point de vue là, AF 127 est une réussite, sauf qu'à force, ce que l'on pressentait après quelques titres se produit : et l'on commence à s'ennuyer un peu. La logique est ici imparable et pourtant, le temps de quelques morceaux ("The intruder", "Stranden", "Rio"), si Microfilm habille toujours ses compositions de ses costumes instrumentaux dont il a le secret, ses entrelacs mélodiques mêlés à des samples qui se plaisent emmener l'auditeur dans des directions différentes, il manque ce supplément d'âme qui faisait la classe des précédentes livraisons du groupe. Frustrant. Ne serait-ce dès lors pas le moment de faire voler le concept en éclat et de révolutionner un concept qui pourrait bien être sur le point de s'essoufler ("Beauregard", "Dept.7", "Wolf") ? La question mérite sans doute d'être posée.
Microfilm / Chronique LP > The bay of future passed
Microfilm a toujours eu ce petit "truc" assez indéfinissable qui lui permet de naviguer en dehors des modes, de façonner sa propre griffe musicale sans pour autant avoir à user de structures toujours plus alambiquées pour se faire remarquer. Troisième album du groupe, The bay of future passed, ne déroge pas à la règle, immuable chez lui, qui suppose que l'on peut faire simple, inventif et efficace. Une pochette qui renvoie aux affiches des films noir des années 50 (mais avec de la couleur), toujours ses samples de long-métrages que l'on imagine sorti tous droits d'un projet avorté de Brian De Palma (flagrant sur "Blood sample"), une superpositions de dialogues importés du cinéma sur des boucles instrumentales hypnotiques qui nous font perdre toute notion du temps.
Microfilm, c'est un peu comme vivre à longueur de temps enfermé dans les salles obscurs et passer son temps à regarder des bobines se dérouler sur grand écran : on s'immerge dans les films, on oublie tout le reste et, l'ambiance feutrée des lieux aidant, on se perd peu à peu jusqu'au moment où la lumière se rallume "enfin".
Au delà de ses atmosphères si particulières, la musique du groupe possède un dynamique imparable, un groove qui serpentent à travers les dialogues pour imprimer un peu plus sa marque ("Brute force", "State & Island"). Guitares volubiles, une rythmique métronomique, une légère touche "pop" disséminée ci et là (l'intro de "The bay of future passed"), un ou deux petits crescendo stratosphérique (la suite de ce morceau sublime qu'est "The bay of future passed"...) une basse prégnante, des dialogues aux abonnés absents (preuve que le simple étant de "groupe-concept" ne fait pas tout et serait bien trop réducteur), Microfilm réussit à peu près tout ce qu'il entreprend. De la tension imprimée sur "Dernière séquence" à la virulence mélodique de "Combinaison", en passant par ce sentiment de résignation troublant sur le bien-nommé "Devant nous, rien", ce malgré une certaine redondance dans les motifs instrumentaux (le seul bémol de l'album), le groupe distille ses atmosphères avec un sens aigu de la narration mélodique, une musicalité dans les enchaînements qui, entre bande-son de film inexistant et album-concept bien réel, lui permet de trouver un juste milieu bien trop rare en ces temps de surenchère pesante et de minimalisme abstrait à l'égocentrisme stérile.
Dernier twist scénaristique avec une sortie tout en faux semblants et une très belle relecture de "Blood simple" au piano, épilogue feutré d'un un album au script incroyablement ciselé et aux atmosphères fascinantes. Rideau. On l'a disait "post-rock" à l'époque de A journey to the 75's, quelques années et deux albums plus tard, on se rend compte que la musique de Microfilm "n'est simplement" que "rock instrumental", originale de par son concept de base, bluffante de par ce que le groupe y insuffle pour magnifier son écriture de la première ligne de dialogue au dernier soupir. Difficilement dispensable tout de même...
Microfilm / Chronique LP > Stereodrama
Elle est bien curieuse la pochette de l'édition promo du nouveau Microfilm, mais ça c'est avant que l'on comprenne que la version commercialisée dans les bacs sera agrémentée d'une paire de lunettes 3D, pour admirer le digipack en multi-dimensions donc, logique, mais également la piste vidéo qui accompagne le CD, elle également en 3D. Un clip original mêlant habilement passaes live et animation. Pour le reste, soit la musique, ceux qui avaient apprécié A journey to the 75th ne seront pas dépaysés. Ce qui faisait l'élégance et la richesse du premier effort de Microfilm est ici toujours présent. En l'occurence, des samples de long-métrages de cinéma incorporés à un post-rock mélodieux et raffiné. Le résultat de ce mélange culturel est étonnant, tant d'un point de vue musical que... "narratif". "Dpt 1" ou "La fille qui en savait trop" parviennent ainsi à instaurer des atmosphères à la Red Sparowes par des instrumentations vibrantes et un songwriting en noir et blanc.
Rythmiques qui donnent dans la subtilité, le tout sur un mid-tempo hypnotique, lignes de guitares denses et saturées alors que l'on se sent bercé par les dialogues de films qui viennent de manière impromptue se poser sur les compositions du groupe ("Tout l'univers"), l'expérience Microfilm est inédite, énigmatique même, pour qui n'a encore jamais jeté une oreille sur les travaux musicaux. Qui suivre ? La musique, les dialogues ou les deux ? Sans doute tant les deux ingrédients de la musique du groupe semblent intimement liés pour produire la bande-son idéal d'un conte post-moderne aux divagations oniriques ("Night of J & B"). Evidemment, certains pourront objecter que le post-rock du quintet français pris individuellement est plutôt agréable, mais que les samples de films ne viennent qu'alourdir l'ensemble pour apporter un soupçon d'originalité pas forcément utile à ce Stereodrama par ailleurs soigné dans les moindres détails. Les autres se laisseront bercer par un groupe à l'univers extrèmement riche et à la maîtrise artistique quand même étonnante.
Microfilm / Chronique LP > A journey to the 75th
Exigeant, difficile d'accès, le post-rock instrumental de Microfilm ne peut, par essence, pas plaire à tout le monde. Riche et fouillée, la musique du quintet poitevin pourra même s'avérer, par moments, inaccessible et rendre certains auditeurs complètement hermétiques à sa complexité. Et pourtant, ce groupe, précédé d'une flatteuse réputation, due à une presse plutôt élogieuse, peut se targuer de posséder une véritable personnalité musicale. Non consensuelle et ambitieuse, la musique de Microfilm joue sur la fluidité et malgré sa densité, se révèle à la fois limpide et énigmatique. On n'est plus à un paradoxe près... Subtiles et fascinantes, les envolées de guitares sont orchestrées avec une maestria rare à ce niveau. Etonnant. Rappelons quand même qu'il ne s'agit que du premier effort du groupe.
A journey to the 75th, s'il n'est pas le chef-d'oeuvre annoncé par certains, n'en reste pas moins une oeuvre particulièrement intéressante... Poétique, même, par moments. Parsemé d'extraits de dialogues de films samplés pour l'occasion, cet album à l'artwork classieux et élégant surprend tant par son classicisme que son côté post-rock évolutif. Paradoxes, encore. Post-pop, post-rock, rock instrumental ? Une affaire de spécialistes avertis. Quoiqu'il en soit, la musicalité de l'ensemble surprend, l'intégration des extraits de films offrant à l'ensemble une homogénéité maîtrisée de bout en bout où rien n'est laissé au hasard. Rythmiques posées et lancinantes, accords intemporels, crescendo cinématographiques (facile...), Microfilm assume son concept jusqu'au bout, sans jamais un début d'écart sur la longue route post-rock instrumentale qu'il a commencé à parcourir.
Un chemin de traverse qui conduira l'auditeur jusqu'au numéro 75. Pourquoi là ? Quelle signification à ce numéro ? Peut importe et de toutes les façons, on ne le saura sans doute jamais. Et au final, quelle importance lorsque l'on regarde derrière soi. Le premier album de ce groupe signé chez Rejuvenation Records (Myra Lee, Flying Donuts) est une vraie réussite, quelque soit l'étiquette forcément réductrice que l'on cherchera à lui imposer.