microfilm_stereodrama.jpg Elle est bien curieuse la pochette de l'édition promo du nouveau Microfilm, mais ça c'est avant que l'on comprenne que la version commercialisée dans les bacs sera agrémentée d'une paire de lunettes 3D, pour admirer le digipack en multi-dimensions donc, logique, mais également la piste vidéo qui accompagne le CD, elle également en 3D. Un clip original mêlant habilement passaes live et animation. Pour le reste, soit la musique, ceux qui avaient apprécié A journey to the 75th ne seront pas dépaysés. Ce qui faisait l'élégance et la richesse du premier effort de Microfilm est ici toujours présent. En l'occurence, des samples de long-métrages de cinéma incorporés à un post-rock mélodieux et raffiné. Le résultat de ce mélange culturel est étonnant, tant d'un point de vue musical que... "narratif". "Dpt 1" ou "La fille qui en savait trop" parviennent ainsi à instaurer des atmosphères à la Red Sparowes par des instrumentations vibrantes et un songwriting en noir et blanc.
Rythmiques qui donnent dans la subtilité, le tout sur un mid-tempo hypnotique, lignes de guitares denses et saturées alors que l'on se sent bercé par les dialogues de films qui viennent de manière impromptue se poser sur les compositions du groupe ("Tout l'univers"), l'expérience Microfilm est inédite, énigmatique même, pour qui n'a encore jamais jeté une oreille sur les travaux musicaux. Qui suivre ? La musique, les dialogues ou les deux ? Sans doute tant les deux ingrédients de la musique du groupe semblent intimement liés pour produire la bande-son idéal d'un conte post-moderne aux divagations oniriques ("Night of J & B"). Evidemment, certains pourront objecter que le post-rock du quintet français pris individuellement est plutôt agréable, mais que les samples de films ne viennent qu'alourdir l'ensemble pour apporter un soupçon d'originalité pas forcément utile à ce Stereodrama par ailleurs soigné dans les moindres détails. Les autres se laisseront bercer par un groupe à l'univers extrèmement riche et à la maîtrise artistique quand même étonnante.