microfilm_a_journey_to_the_75th_artwork Exigeant, difficile d'accès, le post-rock instrumental de Microfilm ne peut, par essence, pas plaire à tout le monde. Riche et fouillée, la musique du quintet poitevin pourra même s'avérer, par moments, inaccessible et rendre certains auditeurs complètement hermétiques à sa complexité. Et pourtant, ce groupe, précédé d'une flatteuse réputation, due à une presse plutôt élogieuse, peut se targuer de posséder une véritable personnalité musicale. Non consensuelle et ambitieuse, la musique de Microfilm joue sur la fluidité et malgré sa densité, se révèle à la fois limpide et énigmatique. On n'est plus à un paradoxe près... Subtiles et fascinantes, les envolées de guitares sont orchestrées avec une maestria rare à ce niveau. Etonnant. Rappelons quand même qu'il ne s'agit que du premier effort du groupe.
A journey to the 75th, s'il n'est pas le chef-d'oeuvre annoncé par certains, n'en reste pas moins une oeuvre particulièrement intéressante... Poétique, même, par moments. Parsemé d'extraits de dialogues de films samplés pour l'occasion, cet album à l'artwork classieux et élégant surprend tant par son classicisme que son côté post-rock évolutif. Paradoxes, encore. Post-pop, post-rock, rock instrumental ? Une affaire de spécialistes avertis. Quoiqu'il en soit, la musicalité de l'ensemble surprend, l'intégration des extraits de films offrant à l'ensemble une homogénéité maîtrisée de bout en bout où rien n'est laissé au hasard. Rythmiques posées et lancinantes, accords intemporels, crescendo cinématographiques (facile...), Microfilm assume son concept jusqu'au bout, sans jamais un début d'écart sur la longue route post-rock instrumentale qu'il a commencé à parcourir.
Un chemin de traverse qui conduira l'auditeur jusqu'au numéro 75. Pourquoi là ? Quelle signification à ce numéro ? Peut importe et de toutes les façons, on ne le saura sans doute jamais. Et au final, quelle importance lorsque l'on regarde derrière soi. Le premier album de ce groupe signé chez Rejuvenation Records (Myra Lee, Flying Donuts) est une vraie réussite, quelque soit l'étiquette forcément réductrice que l'on cherchera à lui imposer.