The Melvins - Everybody loves sausages Après quelques albums mi-figue mi-raisin et une tournée récente (avec les The Melvins Lite...) qui nous laissait passablement sur notre faim, (The) Melvins semblaient avoir perdu le petit quelque-chose qui les rendait à nouveau sur-excitants depuis quelques disques. Et finalement, quoi de mieux qu'un album de reprises avec un nom à la con et plein de potes prestigieux (Scott Kelly de Neurosis, Mark Arm de Mudhoney, Jello Biafra des Dead Kennedys... ) au casting pour redorer un karma qui n'a, de toutes les façons, pas vraiment besoin de l'être.

Dès le premier titre, une reprise de Venom avec Scott Kelly de Neurosis au chant : on retrouve le panache des (The) Melvins sur un titre percutant et heavy. La seconde piste, une cover de Queen, s'avère excellente et emballe de suite l'auditeur pour peu que l'on soit adepte du second degré si cher à ce groupe atypique. Le troisième titre est déjà connu de nos services puisqu'il était apparu sur un split avec le Jon Spencer Blues Explosion édité par le célèbre label noise Amphetamine Reptile (Helmet, Chokebore, Today Is The Day tout ça...). Toujours excellent d'ailleurs, un morceau que le groupe s'est passablement bien approprié, faisant quasiment oublié le coté ringardos d'une chanson popularisée par Ram Jam dans les années 90, oui oui, à l'époque où tu écoutais Fun Radio. Même verdict pour le "Set it on fire" de The Scientists avec Mark Arm des géniaux Mudhoney au chant, ou la reprise de Roxy Music avec un Jello Biafra totalement méconnaissable en mode crooner dézingué. Finalement, il sera bien difficile de résister à une tracklist aussi savamment dosée et à un choix de reprises parfaitement équilibré entre morceaux connus et titres plus obscurs, titres plus directs et morceaux plus expérimentaux. La dernière doublette "Art school" de The Jam et "Heathen earth" de Throbbing Gristle le démontre encore une dernière fois : (The) Melvins pulvérisent donc joliment le scepticisme qui nous habitait au départ.

Et il faut lire les notes de Buzz à l'intérieur du livret quant aux choix des morceaux, c'est souvent assez drôle. Exemple pour Venom : "We all love Venom, Rumor has it that these guys are all yoga instructors now". Haha.