Après avoir écouté ce Decent sex des Meltheads, je me dis que si je range le CD dans son boitier et que je pose ce dernier sur la table, celui-ci va sautiller de nervosité comme un téléphone posé en mode vibreur, magnitude 8 sur l'échelle de Richter. C'est punk, c'est garage, c'est rock, c'est surtout une demi-heure resserrée sur 11 tracks tendus, ingénieux, simples et efficaces. Oui, ça ressemble aux Stooges, dans l'envie, dans la façon de sortir ses émotions et de se lâcher. Le chanteur Sietse Willems joue avec sa voix pour offrir du punk gueulard, du glam rock, du post punk ou s'accompagner des chœurs de Lindy Versyck. Yunas de Proost à la guitare s'éclate et nous inonde de bons riffs (comme cette excellente partition sautillante sur "I want it all"), Tim Pensaert à la basse et Simon de Geus à la batterie s'appliquent à donner un tempo dense et vif. Tout cela se combine à merveille et suinte l'énergie et l'envie de secouer l'auditoire.
Quand Sacha Guitry disait que : "Lorsqu'on vient d'entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui", j'ai envie de dire que lorsqu'on vient d'entendre ce premier album des Meltheads, l'électricité ambiante qui lui succède est encore des Belges. Et elle a le don d'hérisser les poils de satisfaction.
Publié dans le Mag #59