The Meffs J'imagine que c'est votre première interview dans les airs ?
Lily : Définitivement la première et la seule !
Et que ressentez-vous en voyant ce panorama ?
Lewis : C'est incroyable !
Lily : C'est magnifique. Je m'agrippe quand même avec une main. Mais pas les deux !
Lewis : Tu as peur ?
Lily : Un petit peu, je l'avoue mais la vue compense tout cela. Et puis j'ai confiance, Aerial Salad nous ont dit que ça s'était très bien passé et ils vous saluent.

Wow ! Trop sympas ! Vous saviez donc qu'il y avait un lac sur le site mais y seriez-vous allés s'il n'y avait pas eu cette interview ?
Lewis : On l'a découvert il y a tout juste une heure, en arrivant. On a un peu de temps avant le concert donc on va aller y faire un tour.
Lily : Il y a une troisième personne qui nous accompagne sur cette tournée et c'est sûr qu'elle nous y aurait amenés.

Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs, d'où vous venez et quand vous avez démarré ce groupe ?
Lewis : On vient de la ville de Colchster, dans le comté d'Essex au Sud-Est de l'Angleterre et on a démarré il y a 5 ans en juin 2019.
Lily : 5 ans mais cela comprend le COVID, pendant lequel on n'a pas fait grand-chose.

Vous vous êtes appelés The Meffs car The Muffs était déjà pris ?
Lily : Haha, c'est une bonne question. Non. Mais très bon groupe, bonne référence, j'aime beaucoup. Non, c'est une expression. Ma sœur m'appelait "the meff" quand j'étais enfant, ça veut dire stupide, et cela fonctionne plutôt bien pour nous. (rires)

Je vous ai vus en concert avec NOFX et j'étais déçu que tu ne chantes pas le titre "Lori Meyers" avec eux (sur l'album Punk in drublic en duo avec Kim Shattuck (RIP) de The Muffs, NDLR).
Lily : On m'a déjà fait la remarque. (rires) Ils sont venus vers moi et m'ont demandé si je pouvais la chanter et j'ai dit : non, désolé. J'avais peur de ne pas me rappeler des paroles, ma mémoire n'est vraiment pas terrible.

Avez-vous toujours fonctionné en duo, car ce n'est pas très courant dans la scène punk ?
Lily : Oui, toujours. Ça a plein d'avantages. Tu peux voyager dans une seule voiture, tu partages tout en deux, plutôt qu'en quatre. En plus on n'est pas bons en maths alors imagine s'il y avait trois ou quatre personnes. Ça n'aurait pas fonctionné. (rires)
Lewis : Et puis avec Lily on a le même cerveau, donc si on rajoute une tierce personne un peu différente, ça va tout foutre en l'air.
Lily : En fait on a chacun un demi cerveau et on se complète pour en faire un. Ça nous suffit.

Vous aviez un groupe à l'esprit au début comme référence/influence ?
Lewis : Pas vraiment de duo en tout cas.
Lily : Comme influences à nos débuts on peut citer X-Ray Spex, et Soft Play aussi, qui lui était un duo anglais. Il y avait plein de groupes mais on s'est surtout dit : que pouvons-nous faire pour faire autant de bruit qu'un groupe à quatre ou cinq musiciens et on s'est rendu compte que c'était possible à deux alors on s'est lancés comme ça.

The Meffs The Meffs Votre musique est différente des groupes Fat Wreck Chords plus classiques, les avez-vous quand même écoutés quand vous étiez ados ?
Lewis : Oui, absolument, on a grandi avec Tony Hawk's Pro Skater et la bande son qui l'accompagnait donc on ne pouvait pas échapper à cette musique.
Lily : Pour autant, on a vraiment succombé à NOFX en les voyant en concert sur la tournée et on a regretté ne pas les avoir davantage écoutés à l'adolescence. C'est un groupe de live que j'aurais adoré voir quand j'étais gamine et je réécoute, redécouvre toute leur musique.
Et c'était comment de faire quasi toute la tournée européenne Punk in drublic avec eux ?
Lewis : On a raté 2-3 dates mais c'était complètement extrême, parmi les meilleurs concerts que j'ai jamais faits.

Vous préférez jouer dans des festivals ou bien être en tête d'affiche dans des plus petits clubs ?
Lewis : Ça change tout le temps. J'aime beaucoup les grosses foules en festival qui ne te connaissent pas et que tu dois convaincre, et parfois revenir dans des petits endroits permet plus de communion avec le public.
Lily : Quand on joue dans des festivals comme ici, ou d'autres qu'on a pu faire, dès qu'on arrive sur ces grosses scènes on se dit que c'est vraiment là qu'on appartient. Et les concerts en tête d'affiche sont très gratifiants pour d'autres raisons, c'est ton public, les gens sont venus pour toi, donc j'aime autant les deux.

Vous avez été produits par Frank Turner, comment êtes-vous rentrés en contact avec lui ?
Lewis : Il a déménagé et est venu s'installer quasiment à côté de chez nous.
Lily : C'est très simple, je lui ai envoyé un email en lui présentant ce qu'on avait fait par le passé, en lui demandant si ça lui plaisait. Et ça l'a fait.
Vous avez travaillé avec lui depuis l'EP Broken Britain Pt. 1 ?
Lewis : Oui, et sur le tout nouvel album qui sort en septembre, le 12 et s'intitule What a life.
Lily : Wow, tu as bien appris ta promo, bravo. (rires)

Quelle était la signification de Broken Britain ?
Lily : On voulait un disque qui ait une entité propre. Il y a beaucoup d'albums que tu écoutes qui n'ont pas de thème spécifique, c'est juste une collection de chansons, ce qui peut être cool. Mais pour notre premier disque on voulait un thème commun, et à l'époque et même maintenant pour être honnête, l'Angleterre était vraiment fracturée, avec le Brexit, les Tories (conservateurs NDLR) au gouvernement, tout cela n'était pas génial. Je ne vois donc pas comment on aurait pu l'appeler autrement.

C'est important selon toi d'avoir des paroles avec un certain message dans le punk-rock ?
Lily : Oui, bien sûr. Il y aura toujours des gens pour te dire de garder la politique en dehors du punk-rock mais nan mec. Sérieux... Tu ne peux pas. Le punk-rock est né de la politique, tu ne peux pas les séparer. Tu t'imagines dire ça à Iggy Pop ou un autre par qui tout est arrivé. Non, ça n'a pas de sens. Si tu es l'une de ces personnes, ça ne sert à rien de nous écouter. Ou si, écoute et change d'avis. (rires)

Que peut-on attendre de ce nouvel album What a life ?
Lewis : Hum, au niveau des textes, de quoi est-ce que cela parle, Lily ?
Lily : Cette fois il s'agit davantage de la vie de tous les jours, plutôt que de la politique anglaise.
Lewis : Musicalement il y a un peu de tout car on n'aime pas se répéter et sonner pareil. Tu vas donc trouver quelques brûlots courts et rapides, d'autres avec des gros riffs monstrueux et enfin des chansons à te couper le souffle.
Lily : Il y a en effet plus de riffs sur celui-ci, et un mix de tout, ce qui est mieux.

Beaucoup de concerts avec NOFX, un nouvel album What a life... what a year en 2024 !
Lily : What a year, c'est bien résumé, j'aime beaucoup.

Merci à vous, on arrive au lac donc on va devoir arrêter là.
Lily : Cool, merci beaucoup. Oh mon Dieu, comment je vais sortir de là ? Ça se sent que je suis anxieuse, tu vas filmer ça aussi ? (rires)