Alors que le titre de l'album pourrait faire penser, si ce n'est à une épitaphe, à un salut final, c'est sans compter sur le cuir que Marka s'est fait pendant des années. Ce Terminé bonsoir pourrait être même ponctué d'un point d'exclamation. Là où la première lecture laisserait croire à un dépôt des armes ou une pause ("Demain si je reviens"), bien au contraire, c'est un sursaut plein de vigueur : un "Les enfants, rangez vos jouets et laissez papa travailler". Comme une volonté de reprendre la main face à une descendance qui a pris pas mal de place sur la scène franco-belge ses dernières années.
En effet "Avant d'être [lui]", Marka est le père d'Angèle et de Roméo Elvis ainsi que le mari de Laurence Bibot, cette dernière est invitée sur deux des chansons de l'album. C'est donc un retour tout en force plus qu'un testament que nous livre Marka. Et il en rit dans "Avant d'être moi" qui lui est venu lors d'un enterrement où il est présenté à une femme qui lui dit "ah vous êtes le mari de..." et il a répondu "je suis beaucoup d'autres choses avant d'être moi". Et c'est vrai que l'homme semble avoir vécu mille vies et avoir joué tous les styles de musique.
Et c'est le cas ici, ne serait-ce que par cette intro instrumentale Morriconesque "Maftaboule" qui est enchainée avec le très taquin "Avant d'être moi" et le plus sérieux "Des hauts, des bas" qui semble être un hymne à sa propre vie Marka part aussi sur un délire quasi disco sur "Poulette" dédié à son chien. L'artiste nous rappelle ses influences punko cubaines sur un "Havana calling", lui qui a pour un soir été le roadie des Clash, à ce titre le livre qui accompagne le disque est rempli d'anecdotes en tout genre. Il rappelle qu'il est quand même le chef de famille dans "Le daron" et préfère les vieux amis de Blankass à sa progéniture pour un featuring sur une reprise d'un de ses titres de 2001, "Avant après".
Certains ont pu découvrir grâce à ses enfants Marka, c'est un personnage attachant et espiègle tout comme l'est cet album.
Publié dans le Mag #48